Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Rythmes scolaires : à Belfort, un observatoire pour en évaluer le fonctionnement et mettre en place des actions correctives

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 22 janvier 2014.

Responsabilités partagées en maternelle sur les temps de sieste entre agents municipaux et personnels de l'Éducation nationale, évaluation scientifique et pédagogique des activités, communication auprès du grand public et poursuite de la concertation pour corriger d'éventuels dysfonctionnements, telles sont quelques-unes des actions actuellement menées ou à venir dans les 15 centres périscolaires de Belfort - dédiés à 32 écoles -, destinées à améliorer l'organisation et le fonctionnement des nouveaux rythmes scolaires mis en place à la rentrée 2013.

Ces actions, regroupées sous quatre grands axes de travail, émanent d'un "observatoire" créé en octobre dernier. Celui-ci fonctionne avec des groupes de travail constitués dès février 2013 dans le cadre de la préparation de la réforme, et sollicités à nouveau dès l'automne pour faire remonter du terrain "ce qui fonctionne ou pas, de manière à mettre en place des actions correctrices dans le cadre d'une année de test et de recherche-action", explique le directeur de l'Éducation à la Ville, Jean-Jacques Lentz. Ces groupes sont constitués des personnels communaux intervenant dans les écoles (animateurs, coordonnateurs, infirmières, éducateurs, agents des écoles…), des parents d'élèves, des directeurs d'écoles, de différents partenaires...

Les personnels de l'Éducation nationale sollicités sur l'organisation du périscolaire

Les premières actions visent à corriger l'articulation et l'organisation de certains temps, ainsi que le contenu de certaines activités en maternelle. Des actions expérimentales ont d'ores et déjà été engagées sur le temps de sieste, son organisation (choix des heures, des salles, méthodes, etc.) ayant fait l'objet de "d'incompréhensions" entre personnels communaux en charge de ce temps et personnels de l'Éducation nationale qui récupèrent ensuite les élèves. La Ville a expérimenté, durant trois mois et dans trois écoles, un dispositif destiné à "favoriser le dialogue", en confiant la coordination de la sieste aux directeurs d'écoles, qui sont rémunérés sur ce temps par la commune. L'initiative, qui a permis d'apaiser les dissensions, devrait être généralisée aux 17 écoles.

La Ville confiera aussi à titre expérimental et sur trois mois aux personnels de l'Éducation nationale des mêmes écoles, la responsabilité de "proposer des lieux et des activités périscolaires plus adaptés aux besoins de confort et de sécurité affective de ce public". "Nos animateurs font mieux pour l'élémentaire que pour la maternelle. Les animations, souvent collectives et bruyantes, ne permettent pas de rendre aux enseignants des élèves sereins et reposés", remarque Jean-Jacques Lentz. "Alors que les personnels de l'EN sont mieux formés sur ce public."

Du côté des écoles élémentaires, une expérimentation devrait porter, dès le mois de mars, sur la suppression du temps de récréation proposé de 13h50 à 14h, remplacé par un accueil échelonné des élèves dans les classes. Ce temps de récréation contribuait à susciter à nouveau fatigue et excitation chez les enfants inscrits au périscolaire, et faisait perdre le bénéfice des 15 minutes dédiées à la "remise au calme" en fin de pause méridienne (yoga chinois, séances de respiration, etc.).

Les rythmes expliqués et montrés aux parents : des journées portes ouvertes

Un troisième axe de travail porte sur la formation des personnels intervenant auprès des enfants. Il s'agit par exemple d'"habituer les animateurs" aux temps consacrés à ne rien faire ou encore à l'accueil du matin censé privilégier "l'apaisement et la sécurité affective", alors que ces derniers sont davantage "formatés" à proposer des activités physiques ou dirigées.

En plus de trois jours de formation animés par le CNFPT, les personnels communaux ont pu suivre un séminaire en fin d'année 2013 animé par le professeur Hubert Montagner et le docteur Martine Huot-Marchand. Sur le terrain, des diagnostics et des échanges sur les bonnes pratiques à adopter seront également menés par les infirmières communales. Une évaluation "sur les aspects scientifiques" qui sera complétée par une évaluation "sur les aspects pédagogiques", en partenariat avec l'ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l’éducation) : cinq étudiants observeront durant un mois le contenu des activités (sont-elles adaptées, y-a-t-il une dimension pédagogique... ?) Ils travailleront également à l'élaboration de "parcours éducatifs" qui permettront d'inciter chaque enfant "à découvrir un large panel d'activités entre le CP et le CM2 et à s'ouvrir aussi bien aux activités sportives que culturelles et scientifiques".

Enfin, parce qu' "on ne peut comprendre les enjeux si l'on ne connaît pas les rythmes", la Ville mène aussi des actions de sensibilisation et d'information du grand public. Des portes ouvertes ont été proposées aux parents durant la semaine du 16 au 20 décembre pour qu'ils puissent assister aux différents temps, y participer (ateliers découvertes et repas du midi), et échanger avec les équipes d'animation. Une deuxième est programmée en juin.

 

Camille Pons

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →