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ESPE : "la réforme de V. Peillon est une erreur historique" (A. Ouzoulias sur le blog de Luc Cédelle)

Paru dans Scolaire le mercredi 15 janvier 2014.

"La réforme de Vincent Peillon est une erreur historique", mais "rien n’est irréversible", la place du concours de recrutement en fin de M1 n'est pas inscrite dans la loi et "changer de dispositif, par exemple pour mettre le concours à l’issue de la licence, ne présente pas de difficulté juridique" estime André Ouzoulias (cofondateur du CRFDE, Groupe Reconstruire la formation des enseignants qui réunit 250 chercheurs, formateurs et militants pédagogiques) dans une longue interview publiée sur le site de Luc Cédelle "Interro écrite".

Ce groupe de réflexion "plaide pour un concours à l’issue de la licence, sur critères académiques et donnant accès à une formation dans une école professionnelle supérieure d’une durée de 3 ans".

André Ouzoulias estime notamment que le concours placé en fin de M1 "est l’exemple même de la fausse bonne idée". Ceux qui croient qu'il peut être professionnalisé, "font preuve de naïveté": "Comment être certain que le candidat qui présente devant le jury une leçon fictive pour des élèves virtuels fera un bon enseignant ?" Il dira "ce qu’il croit que le jury attend de lui, laissant éventuellement place à l’hypocrisie… "

Il rappelle que "dans le dispositif hérité de Xavier Darcos et Luc Chatel, la formation initiale durait légalement trois ans [après la licence], deux années de master et une année de stage", mais qu'avec les ESPE, "l’année de stage a été avancée et placée pendant le M2. Légalement et objectivement, il n’y a donc plus que deux années de formation initiale et celle-ci se termine à bac + 5." Le nouveau dispositif cumule dont les inconvénients, "c’est en quelque sorte le retour à l’ancien dispositif, celui d’avant la 'mastérisation', avec les contraintes d’un master dont les exigences sont nécessairement revues à la baisse" : "Outre le stage, les stagiaires ont en effet à produire un mémoire de recherche et à terminer leur master."

"En somme, ni en première année, ni en seconde année, on ne pourra mettre en œuvre une véritable formation professionnelle. Mais on ne fera pas pour autant une meilleure formation disciplinaire !"

André Ouzoulias explique comment le choix de placer le concours en fin de première année de master, avec les conséquences négatives qu'il décrit, est le fruit d'un compromis avec les syndicats alors qu'un concours en fin de licence suivi de trois années de formation aurait été le dispositif "le moins coûteux". Il concède que "les représentants des universitaires ne voulaient pas d’un concours à l’issue de la licence" qui aurait représenté "la fin de la formation disciplinaire et l’imposition d’un tout professionnel", un scénario qu'il qualifie de "fantasmatique". Et il prédit pour les ESPE une mise en place difficile : "partout, les formateurs expriment leur mécontentement (...) ils ont le sentiment d’être ravalés au rang de simples exécutants", mais s'ils "ne s’expriment pas collectivement et avec suffisamment de force, le pouvoir n’a aucune raison de changer profondément quoi que ce soit".

Le blog de Luc Cédelle ici

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