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Il revient aux Régions de travailler sur le "raccrochage" (P. Meirieu, président de la commission jeunesse de l'ARF)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le mercredi 08 janvier 2014.

"Il revient à l'Education nationale de travailler à la prévention du décrochage" et les Régions ne sauraient disputer aux professionnels qui travaillent dans les établissements scolaires ce domaine de compétence. En revanche, la loi de décentralisation qui devrait être votée avant les municipales conférera aux Régions la responsabilité du "raccrochage" et de l'animation des plates-formes d'appui et de suivi des décrocheurs. C'est ce qu'annonce Philippe Meirieu, président de la commission Jeunesse de l'ARF (association des Régions de France) ce 8 janvier, à l'occasion du séminaire organisé par l'Education nationale sur le "décrochage".

L'universitaire fait part de son expérience de vice-président de la Région Rhône-Alpes. Celle-ci avait déjà lancé avant son élection un plan de lutte contre "le décrochage", mais elle s'était heurtée à "des frictions institutionnelles", les deux rectorats ayant du mal à voir dans la collectivité un acteur de ce combat. Après sa prise de fonction, il décide de mieux définir les domaines de responsabilité en parlant pour la Région d'un plan de lutte pour le raccrochage plus particulièrement destiné à ceux qui ont quitté le système scolaire sans aucun diplôme et qui "tiennent les murs".

Des jeunes qui rejettent l'institution mais recherchent un cadre structurant

Et il dresse plusieurs constats. Ces jeunes ne sont pas en mesure de travailler par eux-mêmes à leur réintégration, ils ne se présentent pas aux missions locales, ni à aucun de ces guichets qui incarnent l'institution qu'ils rejettent. Il faut aller les chercher, créer leur demande, or "c'est un travail que nous ne savons pas faire". Ces jeunes sont d'ailleurs "enfermés dans une logique d'échec", "ils réussissent leur échec", c'est la seule chose dont ils peuvent revendiquer d'être les acteurs. Il faut donc leur permettre de retrouver "une voie de la réussite", créer "des espaces de réussite non académiques". En effet, sauf lorsque le décrochage est le résultat d'un accident de parcours, comme une maternité précoce, ces jeunes sont en position de rejet de la "forme scolaire". En revanche, ils ne sont pas en rupture avec l'appétence intellectuelle, et ils sont susceptibles d'être remobilisés sur des "enjeux intellectuels forts", ils sont capables de déployer "une énergie colossale" sur un projet humanitaire ou musical par exemple. Mais "ils ont besoin d'être socialisés dans des collectifs structurants". Sans faire pour autant l'éloge des EPIDE (établissements d’insertion de la Défense), P. Meirieu dit y avoir rencontré des jeunes qui se félicitent que les contrats y sont "clairs" et la règle du jeu connue de tous, alors que les collèges et les lycées ne sont pas toujours "des lieux structurants", étant "anonymes", "trop vastes".

Le programme coûte 5 millions d'euros et finance des actions entreprises par au moins deux partenaires, une école de la deuxième chance et une MJC par exemple. Il a touché 5 000 jeunes. 70% ont retrouvé une voie de formation (scolaire dans 15 % des cas) et 5 % la voie de l'emploi.

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