Rythmes scolaires : "Avec cette réforme, l'école et les territoires se parlent" (J-P Delahaye devant les sénateurs)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 06 décembre 2013.
"Pour la première fois, les municipalités ont la possibilité d'avoir l'initiative d'une proposition d'organisation du temps scolaire" et certains élus ont même découvert à l'occasion de la mise en place de la réforme des rythmes, les projets des écoles de leur commune; ils ne les connaissaient pas bien que leurs représentants siègent dans les conseils d'école. Jean-Paul Delahaye était auditionné mardi 3 décembre par la mission d'information sénatoriale. Le DGESCO se félicite de ce que "l'Ecole devient ou redevient l'affaire de tous", ce qui permet d'envisager l'enfant "dans sa globalité" sans qu'il y ait "confusion des rôles".
Cette audition est pour le directeur général de l'enseignement scolaire l'occasion de donner plusieurs précisions. "Globalement", la mise en place de la réforme dans 3 995 communes "donne satisfaction", ce qui ne signifie pas que "ça s'est fait tout seul". 258 communes ont procédé "à des ajustements", et dans de "très rares" cas, la réforme a été suspendue. Il précise avoir "beaucoup de retours d'enseignants qui disent leur satisfaction de retrouver un temps qu'ils avaient perdu". D'ailleurs, "la préparation de la rentrée 2014 se déroule plutôt convenablement", et si certains rencontrent des difficultés, elles ne sont pas "insurmontables". Le partage de la salle de classe avec des animateurs a pu être vécu par les enseignants "comme une atteinte à leur identité professionnelle", mais la rédaction de chartes et de codes de bonne conduite permet de désamorcer les tensions. Quelque 1 700 PEDT (projets éducatifs de territoires) sont finalisés ou en cours de finalisation et si, "ici ou là ont pu être commises des maladresses de présentation", il n'a jamais été question de les rédiger en 15 jours, ce qui serait "un non sens absolu".
Un effort d'explication en direction des parents insuffisant
En ce qui concerne les parents, Jean-Paul Delahaye reconnaît que "l'effort d'explication n'a pas été suffisant", "on a pensé à tort qu'il y avait une mémoire des 4 jours et demi", mais les IEN (inspecteurs de circonscription) multiplient actuellement les réunions pour combler ce retard. Interrogé sur le choix qui a été fait de ne pas revenir aux 26 h devant classe entière, le DGESCO répond que le nombre annuel d'heures de classe, 864, est satisfaisant, qu'il ne s'agit pas de l'augmenter mais de mieux le répartir pour mieux l'utiliser. Moins de 1 % des communes (37) ont choisi le samedi matin, mais il est possible que la proportion augmente en 2014, de même que pourrait augmenter le pourcentage (23 % actuellement) de communes qui ont choisi de regrouper les TAP (activités périscolaires) sur deux fois 1h1/2 au lieu de quatre fois 3/4h, ce qui "n'a jamais été présenté comme une obligation". En revanche, il est exclu de regrouper les TAP sur une demi-journée. Les travaux menés dans les ESPE comme à l'IFE (Institut français de l'éducation) comme les évaluations de la DEPP (service statistique du ministère) et la formation continue aideront les enseignants à faire le meilleur usage du temps scolaire, sachant que regrouper tous les enseignements fondamentaux, français - maths, sur les trois heures du matin "peut avoir un effet négatif".
Un document "de même type" que les recommandations récemment émises pour l'application des rythmes en maternelle sera diffusé au mois de janvier pour les écoles élémentaires.