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Programmes : parents et enseignants les jugent "inadaptés"; les éditeurs et le Conseil supérieur des programmes sont ouverts à des évolutions

Paru dans Scolaire le mardi 26 novembre 2013.

"Stopper la course aux programmes." C'est ce que demandent les parents d'élèves de l'APEL (enseignement catholique), mais aussi les enseignants, à en juger par un sondage OpinionWay que la fédération de parents d'élèves a commandité et dont le panel interrogé ne se limite pas à l'enseignement privé. Globalement, ils sont "inadaptés et insatisfaisants", résume Julien Goarant (OpinionWay) qui rappelle que les programmes suscitent une forte demande sociale, mais que leur objectif ne semble pas être la réussite de tous les élèves, puisque, "pour les finir, on laisse trop souvent de côté les élèves". La présentation de ces résultats, ce 26 novembre, amène toutefois experts, politiques, membres du Conseil supérieur des programmes et éditeurs scolaires à s'interroger : de quoi parle-t-on vraiment ?

C'est ainsi que Claude Thélot (ancien directeur du service statistique de l'Education nationale) sollicité comme expert par l'Appel demande, à propos des programmes, "qui les a lus" et il suggère que les enseignants les connaissent surtout par la présentation qu'en font les éditeurs scolaires, lesquels vont "au-delà" des programmes. Il appelle d'ailleurs à distinguer "les fondamentaux", les savoirs "indispensables pour vivre" dans notre société, que "le socle" doit recenser, et un idéal que pourraient décrire les programmes. De même, l'inspecteur général Philippe Claus dénonce "la nostalgie imbécile" que recèle l'attachement aux "fondamentaux" de Jules Ferry, qu'on ne peut réduire au "lire-écrire-compter" et fait au contraire l'éloge d'une "dimension culturelle" de ces fondamentaux. Il évoque aussi la nécessité d'une "inversion de la fonction enseignante", qui ne serait plus de délivrer des connaissances, mais d'aider les élèves à "comprendre les connaissances auxquelles ils ont accès", souvent via les écrans.

Le numérique et les manuels

Car évidemment la question du numérique se pose en même temps que celle des manuels. Pour Sylvie Marcé (éditions Belin et Savoir-livre), ce sont actuellement des "objets hybrides", qui mêlent approche par compétences et somme des connaissances qu'on doit avoir acquises. Les parents ne s'y retrouvent plus, "il n'y a plus de cours dans le manuel", s'étonnent-ils. Le numérique représente une chance, il permettra de séparer les fonctions, de fournir des documents sur lesquels travailler, ou des contenus sous forme de granules, tandis que le livre semble nécessaire pour présenter des visions synthétiques, pour donner du sens à des savoirs sinon épars. Mais les formes que prendront cette complémentarité ne sont pas encore bien définies. Pour Sylvie Marcé, son métier n'est pas nécessairement de fabriquer des livres, mais de fournir des outils contribuant à la réussite de tous les élèves.

Les trois membres présents du CSP (Conseil supérieur des programmes) sont sollicités. Roger-François Gauthier (inspecteur général), dénonce "la fracturation des programmes en disciplines et par années" et se félicite que cette nouvelle institution ait aussi dans ses attributions l'évaluation des élèves. Peut-on encore avoir des examens où une bonne note en anglais en compense une mauvaise en maths ? Mais Marie-Aleth Grard  (ATD Quart-Monde) fait remarquer que "la feuille de route du CSP est en grande partie dirigée par le ministre" et le sénateur (UMP) Jacques Legendre fait part à ToutEduc de sa conviction que les travaux du conseil seront très largement dominés par les personnalités nommées par Vincent Peillon, lesquelles sont plutôt de sensibilité "pédagogiste" et ne lui inspirent manifestement pas vraiment confiance.

Caroline Saliou, la présidente de l'APEL, qui regrette que les parents ne figurent pas parmi les membres du CSP, demande que les nouveaux programmes soient "compréhensibles par tous", "moins encyclopédiques", qu'ils fassent davantage de place à la transversalité, que le socle commun soit redéfini, que l'évaluation des élèves vise à s'assurer de sa maîtrise et qu'elle soit davantage "positive".

Le sondage est accessible sur le site d'OpinionWay, ici

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