Une politique d'éducation artistique et culturelle soutenue par le numérique (Aurélie Filippetti)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le vendredi 08 novembre 2013.
"Renforcer l'accès aux ressources culturelles numériques d'éducation artistique et culturelle sur l'ensemble du territoire" est le premier axe de la politique du ministère de la Culture et de la Communication présentée hier 7 novembre par Aurélie Filippetti à l'occasion de la remise des prix de l' "Automne numérique, un événement destiné à favoriser la création et l’éducation artistique à l’heure du numérique".
Le grand prix dataculture a été remis à l'équipe "la Der des Ders". A l’occasion du centenaire de la Première Guerre Mondiale en 2014, "La Der des Der", dispositif ludo-pédagogique, propose de suivre et d’échanger des données avec Lucien, un journaliste reporter-photographe imaginaire témoin du conflit. Grâce au compte Twitter du personnage, et à l’appui d’une frise et d’une carte interactives, les utilisateurs pourront avoir accès aux fonds numérisés de la Première Guerre Mondiale et diffuser leurs propres documents d'archives.
Le prix jeunesse a été remis à l'équipe "Planet'Art", une expérience transmédia qui mobilise la télévision et un site internet. Le site permet de voyager à travers des planètes peuplées d’œuvres d’art contemporain.
Le prix spécial du jury a été remis à l'équipe "Connexe", un moteur de recherche de données culturelles à destination du grand public permettant de créer des liens sémantiques et intelligents entre les données. L’interface propose un espace personnalisé dans lequel il est possible de créer sa propre bibliothèque de données.
Une politique volontariste
Lors de cette remise des prix, la ministre a annoncé sa volonté de développer "une politique d'open data culturel". "Le ministère de la Culture et de la Communication entend donner sa pleine mesure à la politique gouvernementale en faveur de l'ouverture et du partage des données publiques coordonnée par la mission Etalab. Les données publiques culturelles participent à l'éducation des citoyens et des plus jeunes, favorisent la démocratisation culturelle et la transmission des savoirs tout en restaurant des liens directs avec l'usager." A l’occasion de l’automne numérique, 150 jeux de données ont ainsi été libérés par le ministère de la Culture et de la Communication et nombre de ses établissements publics, et mis à disposition lors du "hackathon dataculture". Il s’agit par exemple de métadonnées de la Bibliothèque nationale de France, de coordonnées GPS des monuments historiques par le Centre des monuments nationaux, des métadonnées attachées aux dossiers pédagogiques du Centre national d’art et de Culture Georges Pompidou, etc.
"Ce type d’action s'inscrit dans le cadre de la feuille de route stratégique open data du ministère de la Culture et de la Communication. Cet engagement sera rappelé dans la Charte open data du G8 et constituera l'un des leviers de la stratégie numérique territoriale du ministère conformément aux objectifs du volet numérique des futurs contrats de projets État-Région."
Open Knowledge et Creative Commons
En outre, le ministère a conclu un partenariat de recherche et développement avec le chapitre français de l'Open Knowledge Foundation (le chapitre français de l'Open Knowledge Foundation est structuré autour d’une association de loi 1901 dont l’objectif est la promotion, l’accès, la diffusion, le partage et la réutilisation du savoir libre sous toutes ses formes) pour la réalisation d'un démonstrateur de calculateur du domaine public français.
Ce démonstrateur de calculateur du domaine public français permettra de doter le secteur culturel d'un outil pédagogique pour mieux appréhender le statut juridique des œuvres et la valeur des métadonnées qu'il produit et pour inscrire son action dans une véritable stratégie des usages numériques. Il sera présenté au premier trimestre 2014. Il sera réalisé en prenant appui sur un corpus de métadonnées culturelles issues de la Bibliothèque nationale de France et de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine. (Plus d'informations ici).
Un autre partenariat a été conclu avec Creative Commons France "pour conduire un cycle de formation autour des enjeux des licences ouvertes avec pour objectif principal d'accompagner une démarche d'éducation artistique et culturelle. Cette action de formation inédite débutera au cours du premier semestre 2014 et s'adressera aux acteurs culturels, aux jeunes et plus généralement aux acteurs de la société civile. L'émergence de nouvelles pratiques artistiques et culturelles en ligne rend nécessaire une plus grande prise en compte des licences ouvertes et notamment des licences Creative Commons."
Creative Commons est une organisation à but non lucratif qui a pour dessein de faciliter la diffusion et le partage des œuvres tout en accompagnant les nouvelles pratiques de création à l’ère numérique. L'organisation affiliée à Creative Commons est le centre d'études et de recherches de sciences administratives et politiques du CNRS/Université Paris II.
Microsoft
Le ministère initie un partenariat avec la classe immersive de Microsoft France "un espace ouvert à l'ensemble des acteurs de l'éducation artistique et culturelle (collectivités, institutions culturelles, élèves, jeunes, enseignants, familles, etc.) dans lequel chacun peut s'immerger dans des contenus pédagogiques grâce à des outils numériques innovants comme des dispositifs de 3D ou encore de réalité augmentée. Le ministère de la Culture et de la Communication mettra à disposition en libre accès dans la classe immersive du Campus de Microsoft France une sélection de ressources pédagogiques issues du portail histoire des arts" : histoiredesarts.culture.fr
"L’objectif est de développer ce type de partenariats sur l’ensemble du territoire, afin d’appuyer la politique d’éducation artistique et culturelle grâce à la construction d’outils innovants et de ressources culturelles numériques pédagogiques librement accessibles, à destination des jeunes."
En conclusion, la ministre de la Culture a annoncé un Automne numérique 2014. "Mon ambition réside dans cette capacité à mobiliser demain toutes les possibilités offertes par le numérique pour qu’Internet devienne un espace culturel public qui permette aux citoyens, et en particulier aux plus jeunes, d’exprimer et de développer leur créativité. Mon pari est celui de la démocratie, d'une véritable démocratie de la Culture. Celui d’une médiation numérique au service d’un accès éclairé et citoyen aux outils numériques. Celui du développement d'un écosystème de création innovant et ouvert pour l'avenir des politiques culturelles."
Plus d'informations sur le site du ministère de la Culture ici et sur son sa plateforme ici