Une méthode simple et non chronophage pour prévenir le harcèlement à l'école (JDJ)
Paru dans Scolaire le mercredi 30 octobre 2013.
Stabilité des équipes pédagogiques, zonage de la cour de récréation, et séances régulières de médiation en classe menée par l'enseignant... Voici des solutions pour lutter contre le harcèlement et les violences scolaires préconisées dans deux articles publiés dans le dernier numéro du Journal du Droit des Jeunes (JDJ).
Le premier article présente les résultats d'une enquête suisse sur le harcèlement entre pairs à l'école primaire. Elle montre qu'il existe une forte association entre les différents types de harcèlement (verbal, physique, vol, cyberharcèlement...) et que les petits établissements ne sont pas moins touchés que les grands. En revanche, les classes à multiples niveaux "présentent un taux de victimisation significativement inférieur à la moyenne". Défini comme "l'ensemble des violences verbales , physiques et psychologiques commises par un ou plusieurs élèves à l'encontre d'un autre qui n'est pas en mesure de se défendre", le harcèlement se caractérise par "la fréquence et la répétition, l'intention de nuire, la relation asymétrique entre la victime et l'auteur. Le harcèlement n'a pas de conséquences néfastes seulement sur la victime mais aussi sur le climat de la classe, l'enseignant et sur la carrière souvent délinquante des harceleurs.
L'autre article présente une méthode de prévention efficace développée depuis 2011 en Belgique. Elle part du constat que les cours de récréation sont "impossibles à surveiller". "L'idée du projet est d'aménager la cour de récréation en prévoyant un lieu spécifique pour chaque type d'activité. Trois zones distincts sont délimitées grâce à des couleurs différentes. Pour les classes maternelles un quatrième espace est prévu. Chaque zone correspond à des règles spécifiques et faciles à comprendre : ici, tu peux courir avec un ballon, là tu peux courir sans ballon, et là-bas, tu ne peux pas courir du tout." "Les résultats sont spectaculaires " selon l'un des chercheurs à l'origine du projet.
Le second axe du projet est une séance de médiation menée par l'enseignant dans sa classe "entre 5 mn et 1h par semaine". Chaque élève exprime son émotion. Puis, l'enseignant prend la classe à partie et demande aux élèves de proposer une solution. Si le harceleur est dans la classe, il se retrouve ainsi isolé.
Le numéro d'octobre du JDJ publie aussi un "journal de bord d'un chef de service éducatif", un article sur le cyberharcèlement chez les ados, sur la prévention et la lutte contre l'errance des jeunes, et un article sur la permanence d'accueil et d'orientation des mineurs isolés étrangers.
Les chercheurs à l'initiative de cette méthode proposent des documents en ligne ici