Futurs profs: des stages qui fâchent
Paru dans Scolaire le vendredi 28 août 2009.
Une circulaire parue au BO (Bulletin officiel de l'Education nationale) hier ajoute au contentieux qui se constitue entre les enseignants (et leurs syndicats) et le gouvernement, malgré les efforts du ministre pour jouer l'apaisement. Elle porte sur l'organisation des stages pour les étudiants qui veulent devenir enseignants. S'ils sont inscrits aux concours de recrutement, ils peuvent "prendre la responsabilité d'une classe d'école, de collège ou de lycée" durant 108 heures rémunérées 34,50 euros.
Ces stagiaires "pourront intervenir en particulier lorsque des enseignants suivent des formations", autrement dit, assurer des remplacements.
Les syndicats vont monter au créneau d'abord sur une question de forme. La circulaire est publiée sans qu'ils en aient été avertis. C'est pour le moins maladroit quand on annonce que la concertation sera la règle. Mais sur le fond, c'est surtout la constition d'un volant de remplaçants bon marché qui fâche. Chaque étudiant, dont on voit mal comment il ira la fac. pendant ce temps là, pourra ainsi assurer 6 semaines de cours dans le second degré, 4 dans le premier. Une aubaine quand on ne remplace pas un retraité sur deux, que les effectifs remontent, qu'aucune réforme de structure ne pemet d'économiser des postes et qu'on tire sur les moyens de remplacement pour contenter Bercy!
C'est du moins, schématiquement, l'analyse du SNES , qui tenait sa conférence de rentrée ce matin. Mais on attend surtout la réaction des parents quand les enseignants de leurs enfants seront remplacés par des étudiants. D'autre part, la circulaire évoque les enseignants partis en formation. Annonce-t-elle la mise en place d'un grand plan de formation continue? Ce serait une bonne nouvelle...