Les directeurs d’école demandent des avancées en termes de temps, de reconnaissance salariale et d’allègement de la charge de travail administratif (enquête SNUIPP)
Paru dans Scolaire le mercredi 16 octobre 2013.
Les directeurs d’école demandent des avancées en termes de temps ( 87,69%), de reconnaissance salariale (84,22%), et d'allègement de la charge de travail administratif (78%). C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le SNUIPP (syndicat FSU du premier degré), dévoilée hier 16 octobre. Menée du 9 septembre au 14 octobre en ligne, elle a recueilli 9056 réponses dont 7 499 directeurs (soit 15, 65 % de ces personnels) sur 47 672 écoles recensées, affirme le syndicat.
A quelques semaines de l'ouverture de ce chantier par le ministère, le SNUIPP veut faire passer le message que "le seuil de tolérance est atteint. Depuis trop longtemps, les directeurs/directrices bricolent et s'épuisent pour faire face à des tâches exponentielles et chronophages tout en étant dans le même temps chargés de classe." En outre, "trop souvent, ils ne bénéficient pas d’une aide administrative", souligne Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat. Il ajoute qu' "en première ligne de la mise en œuvre des nouveaux rythmes, ils sont au bord la rupture. Des remontées du terrain, nous constatons que les directions sont sollicitées pour l’organisation du périscolaire. Ils gèrent le temps de transition entre la sortie d’école et le périscolaire ou les enfants si un animateur vient à manquer. Cette charge du travail est tombée sur leur dos en détriment du reste." Pour ce qui concerne la clarification des missions et des responsabilités, 73% des sondés jugent extrêmement prioritaire que leurs missions soient recentrées sur "l’animation de l’équipe et la vie scolaire".
Un choc de simplification
Les directeurs demandent en priorité "d'être dégagés des activités pédagogiques complémentaires et que soit amélioré le régime de décharge". Selon les données du syndicat, "moins de 1 400 directeurs sont totalement déchargés d'enseignement pour effectuer leurs missions. 17 000 directeurs d’écoles de moins de quatre classes enseignent tous les jours et ne bénéficient actuellement d'aucun temps de décharge. Ils s’épuisent à remplir des tableaux excel, à répondre à des exigences administratives croissantes… On leur demande de contrôler les heures des collègues, de valider les heures de présence des titulaires remplaçants... On peut se poser la question : pour quel bénéfice pour la réussite des élèves?", s’interroge Sébastien Sihr. " Le président de la République, François Hollande, veut une simplification de l’administration des entreprises Il faut aussi un vrai choc de simplification administratif pour les directeurs", poursuit Sébastien Sihr.
Pour le syndicat, "la question de la mise en place d'un vrai métier d'aide au fonctionnement de l'école est clairement posée. Faire vivre une équipe d'enseignants partie prenante du fonctionnement de l'école, faire le lien avec les partenaires, la mairie, les parents, répondre aux sollicitations administratives, ... tout cela ne s'improvise pas. Une vraie formation doit être proposée en amont et en continu à la prise de fonction". Sébastien Sihr rappelle au passage que la formation actuelle est d’une durée de 5 semaines alors que "quand on regarde la liste des compétences exigées, il y a de quoi former jusqu’au master".
80% des personnels ayant répondu à l'enquête estiment que "l’augmentation de la bonification indiciaire" est "extrêmement prioritaire". Pour le syndicat, "on ne donnera pas la priorité au primaire en laissant les directeurs au bord du chemin". La direction d’école "est une fonction spécifique qui nécessite des conditions de travail, de formation et de rémunération adaptées et améliorées".
L'enquête à consulter ici