L’Afrique et les pays arabes sont les plus touchés par la pénurie des enseignants (UNESCO)
Paru dans Scolaire le vendredi 04 octobre 2013.
Il faudra 1,6 million d’enseignants supplémentaires pour réaliser l’éducation primaire universelle d’ici 2015 et 3,3 millions d’ici 2030. C’est ce qu’affirme une étude de l’ISU (institut de statistique de l’UNESCO), publiée à l’occasion de la journée mondiale des enseignants, ce 5 octobre. Un appel pour les enseignants, "une éducation de qualité pour un monde meilleur", a été lancée au siège de l’UNESCO à Paris. C’est une "sonnette d’alarme pour faire face à cette pénurie mondiale paralysante qui aboutit à l’exclusion des plus défavorisés", insiste Pauline Rose, directrice du "Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous" publié par l'Unesco.
Elle rappelle que "250 millions d’enfants dans le monde n’acquièrent pas les bases éducatives". Si 58 % des pays manquent d’enseignants pour réaliser cette éducation primaire universelle, "l’Afrique et les pays arabes sont les plus touchés par la pénurie". Près d’un tiers des pays concernés par ce problème sont situés en Afrique subsaharienne. Certains d’entre eux devront faire face à des déficits encore plus importants en 2030 qu’aujourd’hui, vu la croissance de la population d’âge scolaire. D’ici là, p il faudra créer 2,1 millions de postes supplémentaires dans la région et remplacer les 2,6 millions d’enseignants ayant quitté la profession.
Réduire les effectifs
En outre, "il faudra réduire les effectifs des classes pour s’assurer que chaque enfant puisse apprendre dans de bonnes conditions. Au Tchad actuellement, il y a un enseignant pour 63 élèves en moyenne. Ce chiffre peut monter à 100 élèves", insiste Pauline Rose.
Les Etats arabes arrivent en deuxième position pour la pénurie d’enseignants au primaire. D’ici 2030, la population d’âge scolaire comptera 9,5 millions d’élèves supplémentaires, prévoit l’Unesco. Ainsi, la région devrait créer 500 000 postes d’ici 2030 et remplacer 1,4 million d’enseignants ayant quitté le système.
Pour la Princesse Fityal de Jordanie, ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO, soutenir les enseignants bien formés est "un pas vers une éducation équitable et juste qui est un droit fondamental de l’homme". Mais "qu’est ce qu’un enseignant de qualité ? Il est formé en 6 mois, en six ans ?", s’interroge Haldis Holst, secrétaire générale adjointe de l’Internationale de l’Education. "Il nous faudra relever le niveau de nos exigences face aux décideurs politiques pour placer la barre plus haut. On ne peut pas exiger que tous les enseignants soient diplômés d’un master mais il faudrait y aspirer."
Le site de l'UNESCO ici .