Oui aux RASED, mais quels RASED demain ? (associations et syndicats)
Paru dans Scolaire le lundi 30 septembre 2013.
Les enseignants spécialisés des RASED s'impatientent. Le candidat François Hollande avait cité les "réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté" parmi les victimes de la politique de N. Sarkozy lors de leur "duel" télévisé. Mais depuis, rien, ou si peu. la publication du rapport de l'inspection générale, dont tout donne à penser qu'il est prêt, est sans cesse différée. Leurs associations s'en sont plaintes ce matin devant la presse, avec le soutien de la FCPE, du SE-UNSA, du SGEN-CFDT, des syndicats de l'inspection, afin de remettre les RASED "dans l'actualité". Sur l'ensemble des créations de postes à cette rentrée, seuls 72 sont dévolus aux réseaux. De 2008 à 2012, un tiers des postes, soit 5 000 ont été détruits, et les quelque 10 000 qui ne l'ont pas été ne sont pas toujours sur le terrain. Ils interviennent en urgence dans les écoles qui connaissent des situations de crise, ou sont "référents troubles du comportement" au niveau départemental. Les psychologues scolaires n'ont pas connu de baisse de leur recrutement, mais ils sont surtout requis pour l'évaluation du handicap de certains élèves. Quant aux maîtres E et G (aide pédagogique et aide psycho-motrice), ils ne seront qu'une soixantaine à être formés cette année. Une seule ESPE aurait inclus cette formation dans sa maquette...
L'un des groupes de travail sur les missions des enseignants doit être consacré aux RASED. Mais, rappellent les syndicalistes, aucun agenda, aucun ordre du jour ne leur a été communiqué. Or le dossier est complexe. "C'est quoi, le RASED demain?" demande Christian Chevalier (SE-UNSA). Le ministère envisage-t-il toujours des réseaux fondés sur un triptyque, maître E, maître G et psychologue ? Considère-t-il toujours que les psychologues doivent être des enseignants spécialisés formés en un an, ou faut-il les recruter avec un M2 de psychologie ? Les RASED n'auraient-ils pas vocation à intervenir au collège, dans le cadre du socle commun ? Comment, ajoute Sébastien Sihr (SNUIPP), travailler à la cohérence de leurs implantations, et régler des questions matérielles qui entravent leur fonctionnement, comme le remboursement des frais de déplacement ? Pour Bernard Delattre, de l'association des groupes de soutien au soutien, il ne s'agit pas de réclamer le rétablissement des 5 000 postes comme un slogan, mais d'avoir de la visibilité sur l'avenir d'un dispositif que Maryse Charmet décrit comme "souple, au plus près du terrain", et capable de "créer des solutions".
Tous sont d'accord pour dire que les RASED ne constituent pas une panacée, mais qu'ils ont "une place particulière" à retrouver ou à trouver pour contribuer à la refondation d'une école "juste et bienveillante".