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Elèves handicapés : "Ce que nous avons fait n'est presque rien encore" (V. Peillon)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 20 septembre 2013.
Mots clés : Peillon, UNAPEI, AVS, handicap

"Nous ne sommes pas là dans un acte de générosité, ce sont ces enfants [porteurs d'un handicap] qui nous apportent la capacité de travailler autrement, V.Peillon à l'UNAPEIde construire l'école de la bienveillance et du respect." Vincent Peillon a clôturé, hier 19 septembre, la "journée d’échanges de bonnes pratiques sur le thème de l’éducation" organisée par l'UNAPEI (la fédération des associations de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles). Il constate que "les choses évoluent", que "l'Ecole est capable de s'adapter à la diversité" et il ajoute que "tous les enfants en profiteront". Il cite Alain, pour qui l'enseignant doit "donner d'abord", Bachelard, pour qui l'enseignant n'est pas celui qui sait et qui distribue le savoir, mais pour qui "nous devons apprendre avec l'autre, de l'autre", et qu' "un cours réussi est un cours où le professeur a appris quelque chose". Le ministre estime de plus que lorsqu'un enseignant pointe la difficulté d'élève, et lui dit "tu n'es pas capable", celui-ci le devient "pour lui complaire", et la parole est performative.

"Davantage de contrats aidés s'il le faut"

Le ministre évoque l'action engagée. Le numérique apportera des "ressources adaptées". IL indique que le ministère expérimente dans 100 classes de l'académie de Créteil des "tablettes qui permettent de contourner les interactions avec l'adulte" et de limiter l'anxiété des enfants. Il fait référence au "plan autisme".

Il évoque la loi de 2005, qui constituait "un progrès", et rappelant les décisions prises en faveur des AVS (auxiliaires de vie scolaire, lire ToutEduc ici), il estime que "tout n'est pas tout à fait au point" en ce qui concerne leur formation. C'est, à l'évidence une litote qui fait réagir tous les participants, plusieurs centaines, satisfaits de voir reconnue cette difficulté. Il utilise à nouveau cette figure de style pour les ESPE, dont il avait exigé qu'elles prévoient une formation au handicap des futurs enseignants, et dont les maquettes étaient "inégales", sous-entendu, n'avaient pas prévu de module à cet effet. Au 12 000 contrats aidés qui seront renouvelés s'ajouteront 10 000 contrats et "davantage s'il le faut", l'enveloppe budgétaire le permettant. Elle permet aussi que ces personnels soient formés, il parle de 1 500 €.

Christel Prado, la présidente de l'UNAPEI, a proposé que ces AVS soient recrutés "par des associations qui ont une compétence et une expérience de l’accompagnement des enfants handicapés, en particulier au sein des SESSAD", ce qui aurait notamment l'avantage de "créer un lien entre l’école ordinaire et les établissements et services adaptés". Elle anticipait ainsi une remarque de Vincent Peillon, estimant que "toutes les continuités doivent être travaillées", entre l'Ecole et les SESSAD (service d'éducation spéciale et de soins à domicile) ou les IME (instituts médico-éducatifs) notamment.

Une logique de parcours

Or l'UNAPEI considère que les conventions prévues par les textes entre les deux secteurs, école et médico-social, "sont encore que trop peu nombreuses" et qu'elles "ne partent pas de la situation des élèves mais des structures qui les accueillent". Il faut pourtant "mettre en œuvre la logique de parcours de l’élève que la loi a consacrée et tuer définitivement la logique de filière qui est préjudiciable à la réussite des élèves en situation de handicap". La présidente propose au ministre "une chose qui ne coûte rien mais qui rapportera beaucoup à tous les enfants handicapés" : "demandez aux recteurs d’engager dans une campagne de contractualisation entre toutes les écoles et les établissements et services adaptés avec pour objectif que dans 3 ans, les bonnes pratiques que nous avons vues tout au long de cette journée ne soient plus des expériences ou des expérimentations mais qu’elles deviennent une généralité pour tous les enfants handicapés et leurs familles". Elle ajoute qu'il serait bon que les jeunes enseignants en formation initiale "puissent effectuer une partie de leur stage dans les unités d’enseignement des IME".

Pour elle, "les projets d’école seraient de bons vecteurs pour mettre autour de la table l’ensemble des acteurs de l’école", enseignants, parents, collectivités, et "l’écriture d’un protocole d’accueil de l’élève handicapé permettrait à chacun d’exprimer ses peurs et ses contraintes pour mieux construire ensemble cet accueil".

 

 

 

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