Maternelle : le niveau monte, mais les enfants aiment moins l'école
Paru dans Scolaire le dimanche 15 septembre 2013.
A la question "En grande section de maternelle, avez-vous l’impression que votre enfant était un élève qui aimait bien aller à l’école ?", les parents des enfants entrés au CP (cours préparatoire) en 2011 répondent un peu moins souvent qu'en 1997 "tout à fait vrai" (-4,5 points), mais ils sont plus nombreux à penser qu'il "a beaucoup appris à l’école" (+ 7 points). La DEPP (service statistique de l'Education nationale) publie une note d'information sur l'évolution en 14 ans des acquis des élèves à l’entrée au CP.
"De 1997 à 2011, on observe une augmentation générale et significative des performances des élèves. Sur les 100 items utilisés au total, le taux de réussite moyen passe de 66 % en 1997 à 74 % en 2011." Cette évolution est générale, l'augmentation "est telle que les élèves du panel 2011 nés au 4e trimestre peuvent atteindre des performances équivalentes, voire supérieures aux élèves du panel 1997 nés au 1er trimestre. Ce phénomène concerne toutes les dimensions, à l’exception des épreuves de mémorisation et de compréhension orale, où la progression est moins marquée."
Doit-on attribuer cette évolution aux familles ou à l'école ? "De 1997 à 2011, le taux de diplômés du supérieur a nettement augmenté", il a presque doublé pour les mères, qui sont moins souvent inactives, et il a augmenté de 50 % pour les pères. Mais au total, "l’évolution de la population n’explique donc qu’une partie seulement des progrès réalisés (30 %)" puisque "dans certaines dimensions, les progressions sont plus importantes pour les élèves issus des milieux les plus défavorisés".
Des invariants
Autre enseignement de cette étude, "en 2011 comme en 1997, les élèves scolarisés à deux ans ont des performances supérieures en moyenne à celles des élèves scolarisés à trois ans" et en 2011 comme en 1997, "les filles affichent de meilleures performances dans les dimensions relevant des compétences verbales et de la familiarité avec l’écrit".
Interrogé sur ces résultats par Le Monde daté su 14 septembre, Vincent Peillon rappelle qu' "il y a toujours eu, dans l'histoire de la maternelle, une tension entre deux logiques, qui sont aussi deux excès à éviter", "la réduire à un espace réservé au jeu" ou une tendance à la "primarisation". Le ministre estime qu'un "déséquilibre s'est instauré au profit de [cette deuxième] logique" et qu'il faut "restituer à cette école son équilibre".
La note d'information 13.19, "forte augmentation du niveau des acquis des élèves à l’entrée au CP entre 1997 et 2011" est téléchargeable ici. Sur la méthodologie utilisée, ici.