Martine Daoust, une rectrice étonnée par la culture "Education nationale"
Paru dans Scolaire le vendredi 13 septembre 2013.
Mots clés : Doust
Rectrice des académies de Limoges et de Poitiers de 2008 à 2012, et ayant été "représentant[e] de l'équipe gouvernementale précédente", Martine Daoust publie un témoignage où, au fil de la plume, elle fait part de ce qu'elle retient de cette expérience, mais surtout de ses étonnements face à certains concepts ou à certaines attitudes qu'elle a découverts en prenant ses fonctions et qui continuent de la surprendre.
Elle raconte par exemple qu'un collège de centre-ville est détruit par un incendie. Les élèves et les enseignants sont hébergés dans un autre établissement, "distant de moins de trente minutes à pied", mais situé dans un quartier populaire. Elle se demande si ce n'est pas l'occasion de réunir les deux, de mixer les publics. Elle s'est heurtée à une hostilité "totale" : "le problème était qu'on allait mélanger les cultures, ce qu'au fond personne ne voulait !" De même, elle n'est pas parvenue à mettre en place des "groupes d'échanges de pratiques. Tout le monde freine : les enseignants qui ne veulent pas 'se mettre à nu', les chefs d'établissement qui ne veulent pas admettre que certains n'y arrivent pas (...)".
A propos des représentants syndicaux, elle souligne qu'elle a "découvert en arrivant dans l'univers codé des rectorats un monde surréaliste (...) Ils n'avancent jamais aucun argument positif (...) Ils ne pointent que ce qui ne va pas." Elle a aussi des certitudes. "La transmission de valeurs est un enjeu important pour la préparation des jeunes à la vie. Ainsi, encourager la voie de l'excellence qui prépare à la compétition sociale est un moyen incontestable pour les confronter à la vraie vie."
"La réforme... oui mais sans rien changer, l'Education nationale en péril", Albin Michel, 171 p., 17 €