Le plaidoyer de J-M Ayrault en faveur de l'enseignement professionnel à l'occasion de la rentrée
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 02 septembre 2013.
"Les technologies, notamment d'isolation et de chauffage que vous expérimentez permettent de trouver des solutions innovantes aux questions posées dans le cadre de la transition écologique (...), l'innovation, cela concerne tous les métiers, tous les secteurs, et pas seulement les hautes technologies. Voilà un message fort que nous devons faire passer ensemble à tous les Français". Jean-Marc Ayrault y est revenu à plusieurs reprises lors de sa visite de pré-rentrée scolaire au lycée professionnel Gaudier-Brzeska (Loiret) dans un discours où perçait la volonté de réhabiliter l'enseignement professionnel.
"Le LEP des années 70 et 80 n'est plus qu'un souvenir (...) Le bac pro (...) a permis à la France de se rapprocher de l'objectif, amener 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac (...) notre ambition est bien d'offrir à l'enseignement professionnel des parcours comparables en durée et en excellence à ceux des autres voies." Le Premier ministre a rappelé "que tous les lycées professionnels savent, souvent mieux que d'autres, ce qu'est la difficulté scolaire, les orientations subies qu'elle implique, les symptômes de décrochage et d'exclusion scolaires". Il a évoqué "le Conseil national Education-Economie qui constituera un lieu d'échange privilégié, permettant aux entreprises et à leurs organisations de mieux comprendre les enjeux éducatifs". Et il évoque une prochaine réforme de la formation professionnelle, puisque "nous ne pouvons plus accepter que 20% seulement de demandeurs d'emplois accèdent chaque année à une formation".
Ce qui correspond à des besoins
George Pau-Langevin a elle aussi insisté sur l'importance de la mise en place prochaine du comité national Education-Economie afin de pallier les difficultés de l'apprentissage liées notamment à un nombre de stages en quasi stagnation. Dans cette instance à laquelle participeront des représentants du MEDEF, des PME, des TPE, il s'agira, selon la ministre en charge de la réussite éducative, "de promouvoir un dialogue, de le 'resserrer' entre les représentants de l' éducation et du patronat (...) Il faudra dresser les listes de ce qui correspond à des besoins et de ce qui ne correspond plus qu'à des métiers dépassés et obsolètes."
Un enseignant d'histoire, adhérent à la CGT, est intervenu "au nom de nombre de ses collègues" et il a critiqué les "60 000 postes- gouttes d'eau au regard des réels besoins" ainsi que "la réforme des retraites pour les enseignants". Jean-Marc Ayrault lui a rétorqué avec une relative véhémence que "60 000 postes, la remise en marche de l'éducation, ce n'est pas rien pour l'avenir des jeunes".