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V. Peillon : la République ne se confond pas avec l'Etat centralisateur (Mediapart)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 19 juillet 2013.

Rythmes scolaires, internats d'excellence, réforme du collège, dialogue social... Vincent Peillon a accordé un long entretien à Médiapart, dont voici des éléments significatifs.

RYTHMES. "Je comprends très bien que des résistances soient apparues lors de la mise en œuvre [de la réforme des rythmes scolaires]. Elles sont parfois légitimes. Notamment celles des enseignants à qui nous avons demandé de réorganiser leur temps de travail pour revenir à une demi-journée (...) Nous forçons toute la société à se poser la question de ce que nous proposons aux enfants dans ce temps dégagé qui n’appartient plus à l’éducation nationale. C’est difficile parce que des gens qui n’avaient pas forcément l’habitude de travailler ensemble se sont retrouvés contraints de construire un projet commun."

REPUBLIQUE. "Je crois que c’est une fausse idée de penser que la République se confond avec l’État centralisateur (...) Il y a une liberté dans la mise en œuvre [de la réforme des rythmes], mais ce qui est proposé doit correspondre aux demandes de l’État, et l’État doit veiller à ce que cette liberté s’exerce toujours dans l’intérêt des élèves. Ainsi la signature du Dasen, qui représente le ministère de l’Éducation nationale, est nécessaire pour les projets éducatifs de territoire. De même, pour mettre en place les ESPE les universités doivent obtenir une double accréditation de l’Éducation nationale et du ministère de l’Enseignement supérieur."

ADMINISTRATION. "N’en déplaise aux esprits chagrins, j’ai découvert une administration incroyablement engagée – et plutôt sous-dotée – qui travaille d’arrache-pied pour mettre en œuvre la refondation parce qu’elle correspond à ses valeurs."

SYNDICATS. "Quant au dialogue avec les organisations syndicales, il est serein, constant, approfondi, respectueux. Je ne cherche pas, contrairement à ce qui a pu être fait par de précédents gouvernements, à jouer les uns contre les autres, à passer des accords avec les uns plutôt qu’avec les autres."

TEMPS DE TRAVAIL.  "Revoir le temps de service, cela ne veut pas dire augmenter le temps de travail. Aujourd’hui on entend souvent qu’un professeur certifié, par exemple, travaille 18 heures par semaine. C’est faux et c’est injuste. Leur travail ne se réduit pas aux heures de cours. Il faut le dire et redonner de la considération à tout ce qui fait la complexité et la richesse de leur métier : le travail en équipe, les relations avec les parents, le suivi des élèves, les différents conseils, la préparation des cours, les corrections et tant d’autres choses. Il faut aussi prendre en compte les conditions d’exercice et nous pouvons, par exemple, imaginer des heures de décharge pour les professeurs qui travaillent dans des collèges très difficiles et qui ont besoin de davantage de temps de concertation pour mener des projets."

COLLEGE. "Je suis très attaché au principe du collège unique car l’objectif est que tous les élèves accèdent au socle commun (...) Mais il faut aussi prendre acte que dans le collège tel qu’il existe, beaucoup d’élèves se sentent mal. Le collège unique ne doit pas vouloir dire le collège uniforme. Il faut envisager une diversité de parcours, d’excellences, de moyens."

INTERNATS. "Les internats d’excellence qui étaient très coûteux pour très peu d’élèves vont disparaître progressivement au profit d’un internat de la réussite ouvert à tous auquel je crois beaucoup."

L'interview de Vincent Peillon sur Médiapart ici

 

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