Enfants Roms : George Pau-Langevin assure que leur scolarisation est une obligation pour le Gouvernement.
Paru dans Scolaire le mercredi 10 juillet 2013.
George Pau-Langevin participera demain 11 juillet à à la seconde édition des "universités d'été en études romani" organisée à l'IUFM de Lyon (Lyon-I) par "Regards de femmes tsiganes" et "The Romani Academy of sciences". Elle publie à cette occasion une tribune dans le "Huffington post" dans laquelle elle dénonce les "déclarations intempestives d'un ancien ministre" [Christian Estrosi, maire de Nice]. Elle rappelle que les gens du voyage "sont français" et qu'ils ne sont pas "forcément économiquement faibles ou illettrés", et qu'en Europe, les Roms "sont aussi des acteurs de la vie intellectuelle et de la recherche universitaire".
La ministre en charge de la réussite éducative reconnaît que la scolarisation des enfants du voyage "peut être obérée par leurs déplacements" et que "les questions posées par celle des enfants roms sont différentes et souvent nouvelles": il faut combiner les dispositifs "imaginés pour la scolarisation des enfants de migrants non francophones depuis le milieu des années 70" avec ceux qui ont été pensés "pour scolariser les enfants de familles itinérantes, et par ailleurs prendre en compte le fait que les roms sont des citoyens européens". De plus, ces familles vivent "trop souvent dans des conditions précaires, chaotiques, qui font obstacles à la scolarisation de leurs enfants".
Elle identifie "des obstacles de nature administrative" comme les refus d'inscription scolaire, mais aussi " des conditions de scolarisation insatisfaisantes dans des locaux peu conformes aux exigences de non discrimination et de respect de la dignité de tous les enfants". Pour elle, les élèves roms sont "des élèves à besoins éducatifs particuliers, dans la mesure où ils vivent parfois dans un contexte éducatif et culturel caractérisé par des représentations de l'école et des apprentissages très différents de celles des autres familles".
Il faut donc "renforcer l'information des familles" et "s'appuyer sur un partenariat associatif qui joue un rôle primordial pour aider à mettre en place et maintenir la scolarisation dans des conditions décentes". Elle rappelle aux préfets que "la République doit protection à tout enfant quel que soit son mode de vie ou sa nationalité" et que la France a contracté en ce sens des engagements auprès des instances européennes. Rompre avec "des siècles d'indifférence et d'exclusion" de ces familles sera difficile, mais c'est "une obligation pour notre gouvernement".
Le site de l'université d'été ici, le site du Huffington post ici.