Recrutement des enseignants : dissocier la logique des concours et la logique universitaire (G. Fioraso)
Paru dans Scolaire le mardi 02 juillet 2013.
Mots clés : ESPE, CAPES, CRPE, ESR, Fioraso, Filâtre,
"Les concours de recrutement ne sont là que pour classer." Geneviève Fioraso et son conseiller Daniel Filâtre étaient ce 2 juillet les invités de l'AJE (association des journalistes éducation) et ils ont évoqué la "révolution" qui est en train de s'opérer dans les universités. Elles préparaient aux concours, notamment au CAPES, en fonction des épreuves. Elles ne devraient plus s'inscrire dans cette logique, leur tâche sera de faire acquérir les connaissances et compétences requises dans le cadre du master MEEF (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) en fonction de la mention choisie, éventuellement d'un supplément au diplôme portant sur la connaissance du numérique ou de la problématique du handicap, et de les valider. Le concours s'inscrit dans une autre logique, celle du recruteur, l'Education nationale définissant ses critères de choix.
C'est déjà vrai pour le CRPE et le CAPLP (les concours de recrutement des professeurs des écoles et des professeurs des lycées professionnels) tels qu'ils sont définis dans les arrêtés publiés au mois d'avril: l'une des épreuves d'admissibilité prévoit, en mathématique comme en français, l'analyse d'un dossier composé de manuels scolaires et de "productions d'élèves de tous types, permettant d'apprécier la capacité du candidat à maîtriser les notions présentes dans les situations d'enseignement". L'une des épreuves d'admission porte sur un dossier que le candidat a constitué dans le cadre de son master et des stages, sur "le sujet qu'il a choisi", par exemple le suivi d'élèves en difficulté.
Le CAPES (pour les professeurs de collège et de lycée) pourrait évoluer dans les années à venir de façon à se rapprocher du CRPE et du CAPLP, espèrent la ministre et son conseiller pour qui les ESPE, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation, représentent un équilibre subtil entre le disciplinaire, la professionnalisation et les possibilités de réorientation. Ils insistent pour souligner qu'elles auront leur place au Conseil d'administration de l'université réorganisée en regroupements académiques. Tous deux situent cette réforme dans le cadre plus large de la loi "ESR", qui permet à l'Etat de "reprendre la main" et de définir des cadres, tout en laissant les acteurs s'organiser. Le ministère présentera d'ailleurs le 17 juillet une nomenclature des diplômes de licence générale ramenée à une quarantaine d'intitulés.
En ce qui concerne les ESPE, les navettes sont en cours, certaines maquettes ont connu "des évolutions considérables", et "si ça se trouve", aucune de ces écoles ne devrait avoir d'accréditation provisoire, même si certaines pourraient voir telle mention de leur MEEF non habilitée.
Les arrêtés fixant les modalités d'organisation des concours CAPES et CRPE ici et ici