Les parcours-type d'un futur enseignant dans une ESPE (dossier du ministère)
Paru dans Scolaire le lundi 01 juillet 2013.
Lors du 1er semestre de leur master "métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation" ou MEEF, les étudiants devraient avoir, sur quelque 250 heures de cours, 30 h de "tronc commun", destinées "à créer une culture partagée par tous", quel que soit le niveau d'enseignement, ou le métier de l'éducation et de la formation auxquels ils se destinent. Ces heures sont consacrées à la "philosophie de l’École", à ses valeurs, à la laïcité, à la lutte contre toutes les discriminations, aux processus d’apprentissage, à la psychologie de l’enfant, au droit de la fonction publique. Au second semestre, ils auront encore une trentaine d'heures pour découvrir les "grands courants pédagogiques", les "démarches d’enseignement, apprentissage, évaluation", la sociologie des publics, la gestion de la diversité, les questions d'orientation, les difficultés scolaires, le décrochage, le concept d'école inclusive, notamment pour la scolarisation des élèves en situation de handicap...
C'est ce qui ressort du dossier mis en ligne par le ministère de l'Education nationale à l'occasion du "séminaire préparatoire au lancement des Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation" ou ESPE, auquel participent Vincent Peillon et Geneviève Fioraso ce 1er juillet. Le document évoque aussi les quatre à six semaines de stages "d’observation et de pratique accompagnée" que feront les étudiants durant cette année qui précède le concours. Ils passeront les épreuves d'admissibilité au mois d'avril, et les épreuves d'admission début juillet, sauf pour les étudiants de la mention "pratiques et ingenierie de la formation", qui ne cherchent pas un poste dans l'Education nationale.
La deuxième année
Les étudiants reçus au concours seront fonctionnaires stagiaires, avec une formation en alternance. "Ils effectueront un stage en responsabilité équivalant à un mi-temps de service d’enseignement et seront rémunérés à hauteur d’un temps plein." Ils ont à nouveau une soixantaine d'heures de cours de "tronc commun" durant leur deuxième année, soit un peu moins de 25 % de leur temps total d'enseignement en présentiel : "Organisation du système scolaire et contexte institutionnel, Processus d’apprentissage (...), intelligences multiples, Posture d’enseignant et d’élève, communication professionnelle (voix, gestuelle, etc.), Gestion des conflits et de la violence, Lutte contre les stéréotypes femmes-hommes et mixité, scolaire, Éthique, posture professionnelle, travail coopératif."
En ce qui concerne les enseignements "disciplinaires et de spécialité", le dossier laisse entendre que les étudiants disposeront d'une grande liberté : "un étudiant se destinant au métier de professeur d’anglais pourra prendre une unité d’enseignement sur les littératures et civilisations des pays anglophones dans l’UFR de sa faculté et suivre un module sur la didactique des langues au sein de l’ESPE."
Les alternatives
Les étudiants qui ne seront pas reçus au concours mais qui auront validé leur M1 bénéficieront d'un entretien d'orientation et s'ils persévèrent dans la même voie, ils "bénéficieront d’un cursus adapté" pour faire leur M2 sans alternance. Se présenteront donc aux concours en fin de M1 des étudiants qui auront fait normalement leur première année de MEEF, des étudiants qui auront un M1 ou un M2 d'un autre master et qui devront valider en deuxième année des compléments de formation et des étudiants qui auront un M2 MEEF mais qui auront échoué au concours l'année précédente. Ils suivront la même formation en alternance que leurs camarades qui auront à valider leur M2, plus "un approfondissement des connaissances et des compétences".
Le dossier ne dit pas combien de maquettes présentées pour la création des ESPE correspondent vraiment à ce schéma idéal, mais on sait que si certaines sont considérées comme excellentes, si d'autres ont été rejetées, plusieurs seraient perfectibles dans les années à venir.
Le dossier est téléchargeable sur le site du ministère, ici.