La lutte contre la constante macabre et l'évaluation par contrat de confiance progressent dans l'institution (colloque)
Paru dans Scolaire le mardi 18 juin 2013.
"Ce serait une mauvaise chose de vouloir obliger les enseignants à adopter 'l'évaluation par contrat de confiance' pour lutter contre la 'constante macabre', un enseignant de mauvaise volonté pourrait d'ailleurs utiliser cette EPCC pour donner de mauvaises notes." André Antibi clôturait hier 17 juin le colloque du 10ème anniversaire du mouvement contre la constante macabre, cette obligation dans laquelle se trouvent pris, plus ou moins consciemment, les enseignants de mettre quelques mauvaises notes pour justifier le sérieux de leur travail. Pour le chercheur qui a mis en évidence ce phénomène, l'évaluation par contrat de confiance, qui suppose que l'on prévienne les élèves de ce sur quoi ils seront interrogés, n'est qu'une forme d'évaluation parmi d'autres, et elle ne s'applique pas à toutes les situations, par exemple les exercices d'imagination ou d'investigation.
Une chose est sûre, ajoute André Antibi, "avec ce système, les élèves travaillent plus sur le programme", cela a été constaté plusieurs dizaine de milliers de fois, et il faut partir de l'axiome que des élèves qui travaillent davantage ont de meilleurs résultats, que le travail fait monter le niveau. Les notes obtenues sont "de vraies notes", sur lesquelles ont peut se fonder pour l'orientation des élèves, même si elles sont supérieures aux moyennes habituelles.
La présence à ce colloque de la rectrice de Créteil, "enthousiaste" selon les organisateurs, doit encourager les quelque 30 000 enseignants qui ont mis en oeuvre cette EPCC à ne plus le faire "un peu en cachette". La présence parmi les coordinateurs d'un IGEN de mathématiques et de plusieurs inspecteurs de circonscription témoigne d'ailleurs d'une prise en compte par l'institution de cette manière de faire travailler et d'évaluer les élèves, mais il serait intéressant qu'elle envoie un message "un peu plus fort" pour sa généralisation, sans l'imposer donc, et sans vouloir qu'elle soit l'unique forme d'évaluation. André Antibi hésite à parler d'un "process" qu'on pourrait "industrialiser", mais il ne doute pas qu'elle doive progresser, et que cette journée permette "d'aller de l'avant".