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"Colonies de vacances" : comment les rendre attractives et accessibles à tous (mission d'information parlementaire)

Paru dans Périscolaire le vendredi 14 juin 2013.

"Il n'y a pas de politique publique en faveur des colonies de vacances associatives" constate Patrick Drouet, président de l'UNAT du Pays de la Loire (union nationale des associations de tourisme), auditionné hier 13 juin par la mission d'information sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs, présidée par Annie Genevard (UMP, Doubs). "L'objectif est de dresser un état des lieux de l’accueil collectif de mineurs pour rechercher les causes de la désaffection relative dont souffrent les centres de vacances. Trop d'enfants ne partent pas en vacances. Le séjour collectif est-il toujours une solution adaptée ? Comment le rendre attractif?" explique la députée pour introduire et rappeler le cadre de cette audition.

Patrick Drouet, qui a déjà été auditionné comme président régional de l'UNAT, est invité à présenter son projet de groupement économique solidaire entre associations de tourisme, ALUDEO, qui sera rendu public à l'automne prochain.

Stratégie marketing

Face aux difficultés financières des communes et des comités d'entreprises (CE), la demande de séjours collectifs à portée socio-éducative baisse. "Les parents vont de plus en plus sur internet pour acheter des séjours pour leurs enfants. L'école n'est plus le premier pourvoyeur de colonies de vacances. Or, si l'UCPA a su évoluer et propose une offre en temps réel sur son site internet, ce type de systèmes informatiques a un coût trop élevé pour les autres acteurs associatifs. Ces acteurs, comme la Ligue de l'enseignement ou Vacances pour tous, n'ont pas adopté de stratégie marketing pour faire face à la concurrence du privé" explique Patrick Drouet. "On constate aussi une pénurie de candidatures d'animateurs qui avant étaient très nombreuses à solliciter les associations de tourisme à cette période de l'année." Les animateurs se tournent vers les acteurs du secteur privé.

Avec ALUDEO, Patrick Drouet a proposé à des associations de quelques grandes villes de France (Lyon, Bordeaux, Aix-Marseille...) "de mutualiser les moyens tout en se mettant d'accord sur un certain nombre de valeurs communes, comme l'accueil des enfants handicapés et les séjours solidaires". Les associations entrent dans ce projet notamment pour pallier une gouvernance vieillissante qui a du mal à comprendre les nouveaux enjeux et les besoins d'investissements technologiques et marketing.

ALUDEO doit permettre à ces associations de baisser les coûts liés aux mises aux normes des hébergements d'acceuils et de maintenir une offre de qualité adaptée à la demande.

Statut des animateurs

Concernant le statut d'animateur volontaire, Patrick Drouet considère qu'il est une solution adaptée et qu'il faut supprimer le contrat d'engagement éducatif (CEE), "qui génère des aberrations. Les directeurs font des tableaux Excel au lieu de faire de l'animation et il est problématique qu'un enfant autiste change d'animateur durant son séjours." Pour lui, ce statut doit être restreint au champ des vacances scolaires avec hébergement et seulement pour les associations de tourisme qui ont un projet socio-éducatif. "Les animateurs qui travaillent toute l'année doivent être embaucher sous un contrat classique."

A propos de la disparition du patrimoine d'hébergement, il explique que pour maintenir l'équilibre économique, il faut un nombre suffisant de lits "au moins 120 lits pour faire tourner le centre toute l'année", et des activités ludiques à proximité du lieu pour éviter les transports en car. Enfin, le problème majeur est le coût de rénovation du bâti. Il signale d'ailleurs certains hebergements innovants comme les "tipis", une alternative moderne aux tentes Marabout, et les roulottes en bois. 

Au sujet du financement des séjours, Patrick Drouet souigne qu'il faut choisir entre "des séjours de qualité pour tous les enfants ou un modèle philantropique qui utiliserait les séjours payés par les CE pour financer les séjours des enfants modestes." "Il n'y a pas de politique publique en faveur des séjours collectifs pour enfants depuis 1983. En revanche, l'aide de la CNAF pour les acceuils collectifs sans hébergements fonctionne. Le dispositif VACAF est remarquable. Si toutes les CAF adhéraient, beaucoup plus d'enfants partiraient en vacances. Mais comme il s'agit d'une politique d'adhésion non coercitive, ce dispositif n'est pas national."

A la fin de cette audition, Annie Genevard a annoncé qu'à la suite de toutes ses auditions, dont celle-ci était la dernière, la mission envisageait de revoir la CNAF avant de rendre son rapport début juillet.

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