L'école catholique confrontée à la règle des 5 ans
Paru dans Scolaire le lundi 03 juin 2013.
Mots clés : de Labarre, enseignement catholique
La lutte contre les inégalités est la première des priorités qu'Eric de Labarre assigne à l'enseignement catholique, pour "rendre service à la Jeunesse et à notre pays". Il prononçait hier 2 juin le discours de clôture de la "convention" qui marquait la publication du nouveau statut (voir ToutEduc ici) et la fin de son mandat. Celui qui est encore secrétaire général mais qui passe la main à Pascal Balmand, a rappelé que c'était déjà "la première des préoccupations, à quelque niveau que ce soit" dans un document de novembre 2007, qui plaçait cette école "au service de la nation". Il a invité les établissements à aller plus loin, à être "plus exigeants que nous ne l'avons été", par exemple en ajustant les contributions des familles à leurs ressources. Il les a également invités à "un dialogue approfondi avec les pouvoirs publics". Encore faudrait-il que "tout ne soit pas organisé pour rendre impossible notre installation là où nous sommes attendus", sous-entendu "dans les quartiers populaires". Eric de Labarre cite alors la "règle des cinq ans" qui oblige un nouvel établissement privé à attendre plusieurs années avant de pouvoir contracter avec l'Etat, période pendant laquelle les salaires des enseignants sont à la charge des familles.
Le secrétaire général est revenu plusieurs fois sur la participation de l'école privée aux politiques publiques de lutte contre l'échec scolaire, et sur son insertion dans le tissu social. Il se réjouit que le sondage publié par OpinionWay (voir ToutEduc ici) montre que près de deux Français sur trois trouvent normal que l'enseignement privé soit financé par l'Etat, qu'il soit considéré comme une institution, mais il s'inquiète de son image élitiste, et il évoque "une laïcité d'intelligence" et "l'ouverture à tous" pour asseoir la légitimité de "[sa] contribution au système éducatif"
Il ajoute, et c'est sa seconde priorité, que cette école doit s'ouvrir plus largement sur le monde et "faire entrer le monde dans l'école", qu'elle utilise "le vivier", la "ressource considérable" que représentent les parents d'élèves. Il demande enfin aux responsables de savoir "lâcher prise", de "faire confiance" aux différents acteurs, "et d'abord aux professeurs", non pas dans le cadre de la tradition française de l'enseignant solitaire, mais au contraire avec la volonté de mutualiser les compétences, et pour "être plus inventifs en termes de pédagogie".
Le site de l'enseignement catholique ici