Le CESDIP met en garde contre les statistiques concernant la délinquance juvénile
Paru dans Justice le lundi 03 juin 2013.
Mots clés : CESDIP, délinquance, police
L'auteur d'une étude statistique qui montre une nette évolution du nombre de mineurs mis en cause dans des affaires incluant une forme ou une autre de violence (vols, atteintes aux personnes, dégradations etc.) met en garde contre une utilisation simpliste des chiffres collectés. Bruno Aubusson de Cavarlay (CESDIP-CNRS) estime que ces données témoignent surtout d'un changement de politique pénale en 1993, accentuant la répression des jeunes. De plus, des évolutions législatives comme l’ajout de "circonstances aggravantes" donnent à des faits identiques de nouvelles qualifications pénales. Il pointe aussi des difficultés de discrimination du sous-groupe jeune dans l’appréciation de l’évolution de la délinquance dans son ensemble et les "défauts méthodologiques" du document source, "l’état 4001 de la police". Il dénonce encore "une sorte d’effet de loupe" et considère que "l'une des plus mauvaises utilisations que l’on puisse faire [de ces] résultats statistiques (...) consiste alors à invoquer cette croissance (...) pour appeler ou justifier une intensification du caractère répressif de ces politiques".
L'étude est consultable (ici).