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"République & Diversité" et les éditeurs traquent les maladresses et les manques dans les manuels

Paru dans Scolaire, Culture le samedi 20 avril 2013.

George Pau-Langevin demandera aux inspections générales de l'Education nationale de travailler sur les diverses formes que peuvent prendre les discriminations dans le système scolaire. La ministre en charge de la Réussite éducative l'a annoncé lors de l'ouverture, le 19 avril, d'un séminaire organisé, au Palais Bourbon, par le think tank "République et diversité" et par le Syndicat national de l'édition. C'était l'occasion pour la vingtaine de chercheurs qui ont examiné quelque 50 manuels, essentiellement en lettres, SVT et histoire, de présenter les conclusions provisoires d'un travail encore en cours. Destiné d'abord aux éditeurs scolaires, le rapport sera également adressé aux ministres et aux concepteurs des programmes à venir, mais il pourrait aussi nourrir la réflexion dans les ESPE.

Les débats ont montré combien la position des éditeurs était délicate. Leur bonne volonté n'a pas été mise en cause, même si de nombreuses erreurs et maladresses ont été pointées. Mais Louis-Georges Tin, qui est à l'origine du projet, souligne que "nous héritons d'une tradition scolaire cléricale" qui a systématiquement gommé des textes grecs et latins toute allusion à l'homosexualité. Catherine Coquery-Vidrovitch explique combien notre histoire "hexagonale" ignore les DOM, et passe sous silence le rôle essentiel qu'a joué l'or africain au Moyen-âge. Sur certains domaines, les travaux scientifiques manquent, ou sont presque exclusivement en anglais. Les banques d'images n'offrent pas, sur des thèmes nouveaux, toute l'iconographie qu'on pourrait souhaiter... Et les discriminations sont souvent indirectes, implicites, elles sont l'effet de "points aveugles", souligne la philosophe Anne-Sophie Godfroy.

Marc Jubault-Bregler (Nathan) souligne que les auteurs des programmes font parfois preuve de courage, en introduisant par exemple la notion de genre en SVT (dont il explique qu'elle n'a pas grand chose à voir avec la polémique qu'elle a suscitée), et que certains chapitres renvoient à de vrais "sujets de société", que tous les élèves d'une même classe ne vont pas recevoir de la même manière. Il faut que les enseignants soient formés à leur enseignement, et il ne faut pas non plus qu'ils prennent le risque de blesser certaines sensibilités. Les éditeurs doivent aussi, dans une certaine mesure, "répondre à la demande". On peut innover, présenter des auteurs femmes trop souvent méconnues, mais les élèves ont besoin, pour leur poursuite d'études, d'avoir accès au "bagage culturel" et au "langage commun", estime Rachid Azzouz (Magnard). La ministre saisira le Conseil national des programmes de cette question.

Le programme du séminaire ici.

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