Un projet éducatif local est "un acte politique fort" (F. Bénédic, Argenteuil)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 18 avril 2013.
Mots clés : Argenteuil, PRISME, PEL, PEDT, Bénédic,
"Faire des conseils d'école un 
lieu de démocratie locale" figure parmi la vingtaine d'actions non encore réalisées mais inscrites au PEL (projet éducatif local) de la ville d'Argenteuil (Val-d'Oise). Il a été solennellement signé hier 17 avril par les représentants de la Ville, de l'Education nationale, le Réseaux Français des Villes Educatrices, les associations de parents d'élèves (FCPE, PEEP), la Ligue de l'enseignement, le Conseil Régional, et l'Etat , dans le cadre d'une journée de rencontre des acteurs éducatifs. Pour Fabien Bénédic, l'adjoint en charge de l'éducation et de la réussite éducative, "c'est un acte politique fort", car il signifie que tous les signataires, au niveau local comme au niveau national, partagent les fondements et les objectifs du PEL et font confiance à la Ville pour sa mise en oeuvre.
"Quand nous sommes arrivés en responsabilité en 2008, nous avons dû commencer par faire nos preuves sur les pré-requis concernant l'éducation, qu'il s'agisse du patrimoine scolaire qui était très dégradé, ou du recrutement des personnels municipaux. Puis nous avons lancé la démarche de construction du PEL, aidés par PRISME et Aides et Actions : une centaine de rencontres et réunions ont été organisées dans les maisons de quartier, avec les conseils de proximité, avec les directeurs d'école, les chefs d'établissement, les parents, les associations, les PMI, la CAF, les services municipaux, les élus... C'est une vraie démarche participative sur quatre ans. Ce projet n'est pas celui de l'équipe municipale, mais celui des Argenteuillais et de tous les acteurs du territoire, il nous engage pour 4 ans, et il concerne tous les enfants et les jeunes, jusqu'à leur insertion professionnelle.
ToutEduc : Comment s'insère-t-il dans le projet communal ?
Fabien Bénédic : Hormis quelques actions, par exemple celles en direction des seniors, on peut dire qu'il intègre une très grande partie de nos projets et accomplissements. Nous avons par exemple inclus la rénovation urbaine ou la création d'une maison des femmes , ça ne concerne pas que les questions scolaires ou péri-scolaires, mais tout ce qui apporte du bien-être aux enfants et à leurs familles.
ToutEduc : Vous avez annoncé pour l'année prochaine l'élaboration d'un PEDT, projet éducatif de territoire. Quelle différence avec le PEL ?
Fabien Bénédic : A 90 %, le travail est déjà fait. La différence ne porte pas sur les valeurs à porter ou les objectifs à atteindre, mais sur la nature de l'engagement de chacun et l'articulation des actions. Avec le PEL, les signataires expriment leur accord avec les axes du projet, mais seule la Ville s'engage réellement à travers son plan d'actions. Le PEDT est inscrit dans la loi de refondation de l'école. Même s'il n'est pas obligatoire, cela lui donne une force et une légitimité que n'ont pas obligatoirement les projets éducatifs locaux. Chacun des partenaires s'engagera ainsi dans une démarche contractuelle. Nous passerons d'ailleurs à la semaine de 4,5 jours dans ce cadre, en 2014.
ToutEduc : Vous avez annoncé qu'Argenteuil s'impliquerait davantage dans le RFVE, le réseau français des villes éducatrices...
Fabien Bénédic : Oui, le travail du réseau, qui compte aujourd'hui 130 villes, est très important, notamment dans le contexte de la refondation de l'école. Nous proposer au réseau d'accueillir en 2015 son assemblée générale. C'est un moyen de partager nos expériences et de faire avancer les questions d'actualité.
Selon le document de présentation du PEL, celui-ci répond à la double nécessité de "faire face à un nouveau contexte général" lié aux "changements culturels" en cours, et aux "spécificités propres" au territoire, marqué par "une situation critique en termes de réussite scolaire" et à un "besoin de lisibilité et de cohérence des actions menées sur le territoire en faveur de la réussite éducative". Il est organisé selon trois axes, "vivre ensemble", "contribuer à la réussite éducative des enfants et des jeunes", "lutter contre les inégalités", et il liste 180 actions, dont les deux-tiers sont déjà mises en oeuvre, comme le renouvellement du matériel informatique des écoles, dont une quarantaine sont en cours de réalisation, comme la mise en place de "coups de pouce langage", et une vingtaine encore à l'état de projets, comme la refonte des rythmes scolaires ou la création d'un pôle médical scolaire.