Les parents d'élèves et les professionnels veulent sauvegarder les normes de qualité dans les cantines
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 16 avril 2013.
Les trois grandes associations de parents d'élèves, trois associations professionnelles et l'UFC-Que choisir signent une lettre ouverte au Premier ministre pour lui faire part de leur inquiétude concernant la demande d'abrogation de l'arrêté du 30 septembre 2011 définissant l’équilibre nutritionnel en restauration scolaire. Cette demande d'abrogation provient d'un rapport de la mission de lutte contre l’inflation normative, remis par Jean-Claude Boulard et Alain Lambert le 27 mars dernier.
"Cinq raisons militent pour le maintien impératif de ce texte", estiment les signataires. Ils citent d'abord l'échec des politiques s'appuyant sur le volontariat : "entre 1996 et 2011, cinq études ont démontré l’échec des lignes directrices et spécifications techniques, tant que celles-ci restaient volontaires."
L’arrêté constitue également pour les collectivités et l’administration "un outil simple et concret de mise en œuvre et de contrôle de la Loi" selon une récente enquête de l’UFC-Que Choisir publiée dans Localtis (ici). "En outre, cela constituerait un désaveu de l’élan impulsé par la loi au niveau des collectivités, et autoriserait une concurrence déloyale vis-à-vis des professionnels de la restauration qui se sont engagés à respecter l’application" de normes de qualité, "ainsi que des industriels qui ont investi dans l’amélioration de la qualité nutritionnelle de leurs produits".
Sur le plan financier "contrairement aux idées reçues, la mise en œuvre de l’équilibre nutritionnel ne se traduit pas par un surcoût à la charge des collectivités ou des parents", les causes de non conformité tenant d'abord à une méconnaissance des critères nutritionnels.
Cet arrêté est le fruit d'une concertation de longue date avec les représentants des communes, des départements et des régions, associés dès 2008 à sa genèse, dans le cadre des groupes de travail sous l’égide des ministères de la Santé et de l’Alimentation. "En outre, les préoccupations exprimées en 2011 par la commission consultative d’évaluation des normes, identiques aux attentes des rédacteurs du rapport Boulard–Lambert, ont déjà été prises en compte sous la forme d’une réécriture de l’arrêté et du décret, afin de les simplifier et d’en améliorer la compréhension."
Enfin, cet arrêté représente "une vraie mesure de santé publique" selon les auteurs de la lettre qui rappellent que "le surpoids et l’obésité touchent 18 % des enfants en France. Quant au diabète de type 2, il atteint désormais les adolescents dans des proportions en augmentation constante et peut-être bientôt les enfants."
Les signataires de la lettre sont : la FCPE, la PEEP, l'APEL, UFC-Que choisir, l'association française des diabétiques (AFD), association nationale des directeurs de la restauration municipale (AGORES), le club experts nutrition et alimentation (CENA).