Les enseignants pourraient repérer les futurs délinquants dès la maternelle et l'élémentaire (Etude canadienne)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Justice le jeudi 11 avril 2013.
Les enseignants sont en mesure de détecter les individus qui commettront des délits lorsqu'ils seront adultes. C'est ce qui ressort d'une étude publiée par l'Université de Montréal. "Nous avons été étonnés de la justesse des observations des enseignants", affirme Sheilagh Hodgins, professeure de psychiatrie qui a mené l'étude avec quatre autres chercheurs. Ils ont fait le lien entre les évaluations conduites à l'école maternelle et élémentaire et la probabilité que "les individus qui ont obtenu des cotes élevées pour leurs mauvais agissements sur les bancs de la petite école" se retrouvent "devant un juge au début de l'âge adulte".
Etaient notés les cas "où l'enfant frappe, mord, bat, désobéit ou vole" ainsi que "les comportements blessants et dénués de sensibilité" : mensonge, intimidation et manque d'empathie... Les garçons "étaient quatre fois plus susceptibles d'être condamnés pour des crimes violents (...) et cinq fois plus à risque d'être déclarés coupables de crimes non violents (...) avant l'âge de 24 ans que ceux qui étaient cotés faiblement quant à ces problèmes par les enseignants. Les filles de six ans qui vivaient les mêmes difficultés risquaient cinq fois plus d'être condamnées pour des crimes non violents avant l'âge de 24 ans que celles à qui l'on avait attribué des cotes moins fortes."
L'étude montre notamment que l'insensibilité est moins présente au début du primaire et qu'elle se développe avec les années, surtout chez les filles, et "qu'il ne faut pas sous-estimer ce genre de comportement". Sheilagh Hodgins considère qu'en "systématisant l’évaluation annuelle des élèves, il serait possible de désigner les enfants qui bénéficieraient d’une intervention précoce et, de ce fait, d’éviter des troubles du comportement ultérieurs".
L'article de l'Université de Montréal ici