V. Peillon veut éviter une procédure d'urgence au Parlement. Il l'a dit sur France-Culture
Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 24 mars 2013.
Vincent Peillon entend éviter la procédure d'urgence pour le débat parlementaire sur la loi d'orientation, il l'a dit, hier 23 mars, sur France-Culture. Le ministre de l'Education nationale était l'invité de Louise Tourret (Rue des écoles). Il a également annoncé qu'il espérait bien que les discussions en cours au ministère sur la prime aux enseignants du primaire, mais aussi sur leur accès à la hors-classe et sur les catégories C aboutiraient dans le courant du mois d'avril.
Interrogé par la productrice, mais aussi par Marie-Caroline Missir (L'Express.fr) sur le statut des enseignants, il n'a pas exclu une évolution, puisque "le métier a changé". Mais commencer par le statut, "ce serait le briser". "Quand vous voulez réussir une réforme, il faut éviter d'agiter le chiffon rouge", a-t-il souligné, et il a assuré qu'il n'était pas dans la même optique que la droite qui voudrait faire travailler davantage les enseignants. Pour lui, les enseignants ont besoin de temps pour la concertation, et d'une différenciation des services en fonction des établissements. Il faut notamment "revoir l'éducation prioritaire", "la modifier en profondeur", et "sortir du zonage" de façon à pouvoir travailler "établissement par établissement", et donner à des "équipes pérennes" du temps pour se concerter. Le ministre annonce aussi la mise en place d'une commission qui travaillera sur les "rapprochements de conjoints" et, plus généralement, il a marqué son souci d'une meilleure gestion des ressources humaines...
Vincent Peillon a également voulu rassurer sur la question du handicap. Un amendement voté par les députés pourrait donner aux enseignants les moyens de modifier les conditions de scolarisation des enfants handicapés sans l'accord des parents. "Nous allons le modifier" a-t-il dit, sans préciser que ce serait sous la forme d'un nouvel amendement lors du passage devant le Sénat. Il assure que les auteurs de cet amendement n'avaient pas vu le problème, et qu'ils voulaient un meilleur dialogue. Mais il ajoute que, "si nous voulons l'école inclusive", il faut "aller au bout", "donner à l'école les moyens de le faire". En l'état, il n'a pas les budgets pour la formation des personnels.
Il estime par ailleurs que l'administration de l'Education nationale doit comprendre qu'elle est au service de la réussite des élèves. Interrogé sur la pédagogie, qu'il met "au coeur de la réforme", il répond qu'il a bien "quelques idées", mais que "ce n'est pas au ministre de se substituer à la liberté pédagogique", ni de rédiger les programmes. D'ailleurs, il n'y a pas "une seule bonne pédagogie".
En ce qui concerne les rythmes scolaires, il considère que si cette année, 20, 25 ou 30 % des élèves passent aux 4,5 jours, même s'il aurait souhaité davantage, "ça ne mérite pas une crise de nerfs" et il préfère une réforme bien appliquée en 2014 "que n'importe quoi en 2013".
Parmi les autres sujets de ce tour d'horizon, le ministre a également évoqué un travail avec les éditeurs sur l'exception pédagogique et les droits d'auteur, pour que les oeuvres exploitées en classe ne se diffusent pas à l'extérieur... Il indique aussi que la mission qu'il a chargée de réfléchir à l'enseignement de la morale laïque rendra sa copie le 15 avril, et que, "d'ici l'été", seront organisées une "réflexion collective" et des auditions devant les commissions parlementaires...
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