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L'enseignement agricole attend une relance de l'innovation pédagogique

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 05 mars 2013.

La concertation destinée à donner un nouveau souffle à l'enseignement agricole sera lancée à la fin mars (voir ToutEduc ici). Est-ce à dire qu'après l'Education nationale, celui-ci entame sa "refondation" ? ToutEduc, à l'occasion du salon de l'agriculture, a posé la question à Philippe Vincent, sous-directeur des politiques de formation et d'éducation à la DGER (direction générale de l'enseignement et de la recherche).

ToutEduc : L'enseignement agricole semble absent de la refondation de l'Ecole lancée par Vincent Peillon. Il n'apparaît pas dans le projet de loi d'orientation...

Philippe Vincent : L'enseignement agricole est régi par le code de l'éducation pour tout ce qui ne lui est pas spécifique, et la loi qui le crédit C.SAIDOU/Min.agri.frmodifie s'appliquera dans nos établissements comme dans les autres. Nous avons pleinement participé, l'été dernier, à la concertation qui a précédé la rédaction de la loi et nous nous inscrivons dans sa logique, notamment en termes de construction progressive des savoirs. Pour le reste, c'est le code rural qui s'applique, et c'est sur cet aspect, sur cette dynamique spécifique à l'enseignement agricole que va porter la concertation pilotée par Henri Nallet.

ToutEduc : Comment se traduit cette spécificité ?

Philippe Vincent : Nos programmes intègrent les politiques du ministère. En ce sens, enseigner à produire autrement sera un des axes forts de la concertation, cette démarche entend réconcilier économie et écologie, avec les approches raisonnées de la production et la reconnaissance de la diversité des modèles.

Par ailleurs, trois autres thématiques seront abordées par cette concertation: la promotion sociale et la réussite scolaire; la mobilité des jeunes et l'ouverture internationale; la formation des enseignants.

 ToutEduc : L'enseignement agricole, qui a longtemps été à la pointe de la pédagogie, et qui apparaissait parfois comme un modèle pour l'Education nationale, semble aujourd'hui un peu en retrait, peut-être parce qu'on en parle moins. Y a-t-il toujours une originalité de cet enseignement ?

Philippe Vincent : La rénovation de nos référentiels a été lancée en 2009, notamment avec le passage en 3 ans des baccalauréats professionnels, et nous y avons inclus l'éducation au développement durable. Ces rénovations ont surtout permis d'introduire l'approche par "capacités" qui permet d'harmoniser les différentes modalités d'obtention du diplôme (examens, unités capitalisables, VAE...) et de s'inscrire dans une dynamique de formation tout au long de la vie. Ces nouvelles orientations doivent relancer l'innovation. De plus, nos établissements continuent de recevoir à la fois des publics diversifiés en formation initiale scolaire, en apprentissage et en formation professionnelle continue Nous avons également une longue expérience de l'internat et de la gestion des temps périscolaires, avec des professeurs d'éducation socio-culturelle. Les lycées sont par ailleurs des moteurs de la dynamique des territoires où ils sont implantés...

ToutEduc : L'enseignement agricole développe-t-il des liens avec l'offre de formation des autres ministères ?

Philippe Vincent :Nous avons le souci d'une articulation avec les offres de formations des autres ministères, en particulier des passerelles sont développées avec Jeunesse et Sports. Nos élèves qui sont titulaires d'un bac pro "gestion des milieux naturels et de la faune", ou "gestion des entreprises hippiques", pour prendre deux exemples, peuvent avoir des équivalences pour le BP JEPS [le brevet professionnel de niveau IV de la Jeunesse, de l'Education populaire et des Sports, voir ToutEduc ici, ndlr].

ToutEduc : L'enseignement agricole, comme l'Education nationale, a perdu des moyens ces dernières années, et doit former ses futurs enseignants. Comment envisagez-vous de vous inscrire dans le nouveau paysage que vont créer les ESPE, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation ?

Philippe Vincent : Nous aurons quelque 200 postes supplémentaires à la rentrée 2013. Pour la formation des enseignants, nous avons notre école près de Toulouse, l'ENFA, mais c'est effectivement l'un des enjeux de la concertation qui s'ouvre de voir quelles modalités de formation s'appliqueront pour l'enseignement agricole.

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