Rythmes scolaires : "les 24 h. forfaitaires, c'est du pipeau" B. Apparu
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 21 février 2013.
Pour le député Benoist Apparu, réagissant à la dépêche de ToutEduc (à lire ici) sur la circulaire définissant les obligations de service des enseignants du 1er degré, celle-ci consacre effectivement une réduction du temps de travail des enseignants. Parmi les 108 h dues par les enseignants et représentant la différence entre les 24h devant tous les élèves et les 27h théoriques de service hebdomadaires figurent en effet deux forfaits de 24h annuelles réservées à des tâches assez voisines, comme "l'amélioration de la fluidité des parcours entre les cycles" et "l'élaboration d'actions visant à améliorer la continuité pédagogique entre les cycles". De plus, "l'organisation des activités pédagogiques complémentaires" correspond à de la préparation de leçons, qui n'a pas à figurer dans le temps de service des enseignants. "C'est au moins un forfait en trop", déclare-t-il à ToutEduc. Il parle "d'enfumage" et maintient que cela correspond à 12 000 postes en "équivalent temps plein".
Quand ToutEduc lui fait remarquer que les forfaits prennent en compte des tâches dont la durée est par nature difficile à évaluer, et que les 6h dévolues à des conseils d'école ou de maîtres sont certainement insuffisantes au regard de la réalité de ces réunions, il admet que "tout le monde a de bons arguments à faire valoir". Il ajoute que le temps de travail d'un jeune enseignant qui prépare pour la première fois ses cours est beaucoup plus important que pour l'un de ses collègues plus âgé... Mais quels que soient le mode de calcul et les évaluations qu'on peut faire de leur temps de travail, les enseignants auront une heure de moins devant élèves, puisque les activités pédagogiques complémentaires représentent 1h par semaine (36 h annuelles), contre près de 2h (60h annuelles dont il fallait déduire en général 6h de concertation et préparation) pour l'aide personnalisée instaurée par la réforme de 2008 qui s'est traduite, dans la plupart des écoles, par la suppression du samedi matin.
Pour le député UMP, qui a été chef de Cabinet de Xavier Darcos quand celui-ci était ministre délégué à l'enseignement scolaire, il faudra faire évoluer le métier d'enseignant, qui n'est actuellement défini que par un temps "disciplinaire" (pour les enseignants du second degré) ou "matière" (pour les enseignants du 1er degré). Il faudrait prendre en compte un temps "d'accompagnement", "mais devant élève".
Propos recueillis par P. Bouchard