Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

6e assises de la protection de l'enfance : quelles alternatives au placement ?

Paru dans Justice le mercredi 13 février 2013.

"Des mesures comme le placement d’un enfant chez un tiers digne de confiance ou le parrainage, ne sont pas assez utilisées," constatait lundi 11 février 2013 Laurence Quinaut, directrice générale des services du CG d’Ille-et-Vilaine. Invitée aux 6e assises de la protection de l’enfance, elle note que "l’évaluation des situations est trop centrée sur l’identification des failles et pas assez sur les forces et les leviers". Il est temps de réfléchir à la manière dont "un département peut développer des liens avec les communes et l’Education nationale pour construire un diagnostic partagé sur les familles de ce territoire". Elle donne en exemple la recrudescence des IP ("informations préoccupantes") dans un quartier rennais après l’installation d’une communauté dont le modèle éducatif tolérait les châtiments corporels. "Là, il faut faire évoluer les modèles éducatifs." Et elle désapprouve implicitement le recours systémtique au placement dans une famille d’accueil ou dans un établissement.

Laurence Quinaut est co-auteure d’un appel des directeurs généraux des services de départements pour un renouveau de l’action sociale ( téléchargeable ici). Parmi les raisons invoquées dans cet appel pour réformer la protection de l’enfance, elle en cite deux : d’une part, la contrainte budgétaire imposée par la crise, d’autre part un effet pervers du modèle de l’Etat providence. Les solidarités de proximité "tendent à s’effacer au fur et à mesure que les acteurs constatent que les pouvoirs publics remplissent désormais les rôles qui étaient traditionnellement les leurs."

Dans cet appel, elle rappelle cependant que "le modèle social de l’Etat providence s’est contruit par substitution à celui de la charité, au sein d’un mouvement plus vaste de sécularisation de la société et d’émancipation de l’individu vis-à-vis de ses groupes d’appartenance".

Cependant, ne pas faire le choix du placement, et d’une façon générale "éviter les effets négatifs de l’action sociale", c’est lutter contre "l’aversion au risque de notre société". "Dans la mesure où les effets négatifs d’une non prise en charge sont beaucoup plus visibles et potentiellement "engageants" (au plan juridique, voire pénal parfois) pour les professionnels que les éventuels effets pervers d’une prise en charge, l’arbitrage se fait la plupart du temps dans le sens de la prise en charge."

Les 6e assises de la protection de l’enfance ont été organisées dans la Sarthe, théâtre du déroulement l’an dernier du procès de ce qu’il est convenu d’appeler "l’affaire Marina", comme l’ont rappelé les organisateurs Jean-Louis Sanchez, fondateur de l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée et directeur de la publication du Journal de l’action sociale.

"Soit on place les enfants trop tard, soit trop tôt." Critiqués par les familles, la justice ou l'Etat, parfois sur un mode très émotionnel, les professionnels de l'action sociale se sentent insécurisés. Selon Laurent Puech, vice-président de l’ANAS ( assistants sociaux), ces reproches sont injustes car "il faut continuer à prendre le risque de travailler avec les familles".

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →