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Ordicollège en Corrèze : "le pilotage pédagogique n'est pas assuré" (Inspection générale)

Paru dans Scolaire le lundi 11 février 2013.

"La tablette numérique reste pour une grande majorité d’enseignants un 'objet pédagogique non identifié' " estime l'IGEN (inspection générale de l'Education nationale) qui évalue le plan "Ordicollège 19" lancé par le conseil général de Corrèze en mai 2008, soit, ne précise pas le rapport, deux mois après l'élection de François Hollande à la présidence du Département. Celui-ci avait décidé de "doter tous les élèves des classes de cinquième du département ainsi que leurs enseignants d’un ordinateur portable individuel". Aujourd'hui, tous les collégiens et leurs enseignants sont dotés "d’un ordinateur personnel portable ou d’une tablette numérique", et le montant de l'opération est évalué à 1,5 million d’euros par an.

L'inspection générale s'intéresse notamment aux modalités de la concertation entre l'Education nationale et la collectivité. C'est le conseil général "qui décide seul des types de matériels fournis, des modalités de maintenance et du rythme des dotations (...) Dans les faits, le directeur du CDDP maintient, à peu près seul pour l’Education nationale, le lien essentiel et opérationnel avec la collectivité territoriale." Et la mission ajoute: "Le pilotage pédagogique du plan Ordicollège 19, en l’état actuel des choses, n’est pas réellement assuré."

D'ailleurs, les professeurs n'ont "pas vraiment été consultés" lors de la mise en place du plan "ordicollège". Lorsque la collectivité a décidé de remplacer les ordinateurs par des tablettes numériques, les enseignants les ont reçues trois mois après les élèves. Ils n'ont eu ni "le temps d'apprendre à s'en servir", ni l'occasion d'en faire un outil pédagogique. Les élèves se sont appropriés seuls l'usage des tablettes , ce qui les a conduits à "considérer cet outil, pratiquement inutilisé pour le travail scolaire, comme un instrument inespéré de loisirs".

Actuellement, les enseignants manquent encore de repères pour intégrer l'usage des nouvelles technologies à leurs pratiques. Le rapport signale que "la grande majorité des enseignants (...) n’utilisent presque pas la tablette numérique, voire, pour certains, la rejettent". Il faudrait qu'ils soient "accompagnés par des formations de proximité."

La tablette mieux que l'ordinateur portable

La mission a constaté que les ordinateurs portables ont posé "de nombreux problèmes techniques", compliqués par la carence du fabricant, Dell. De plus, "le système d’exploitation Ubuntu, choisi en fonction de son caractère 'libre', [était] méconnu de la plupart des enseignants" et beaucoup se sont découragés. En revanche, la tablette numérique s’avère techniquement "beaucoup plus fiable".

Les inspecteurs reconnaissent les apports pédagogiques possibles de l’iPad : il permet de "noter des repères en course d’orientation", sert d'ardoise pour des séances de calcul mental, il permet en français d'étudier un texte projeté au tableau avec surlignage ou d'écrire la suite d’une histoire "en s’aidant de tous les outils indispensables à la formation des élèves: correcteur orthographique, dictionnaire numérique". En pratique, le potentiel des tablettes est loin d'être exploité. Les usages sont "très variables d’un collège à l’autre, et au sein d’un même établissement".

Quant aux parents, ils regrettent "que la promesse d’allègement du poids du cartable grâce à la numérisation des manuels scolaires, renouvelée à chaque remise des matériels aux élèves, n’ait pas été tenue, et même que ce poids se trouve désormais augmenté de celui de l’ordinateur".

Au total, si "la dotation en ordinateurs portables et tablettes numériques a permis à nombre de familles du département d’avoir pour la première fois un accès à internet (...) Le bilan est beaucoup plus nuancé en ce qui concerne les usages pédagogiques (...) les causes sont multiples et relèvent de la responsabilité de tous les acteurs : collectivité territoriale, autorité académique, établissements, enseignants, éditeurs (...)"

Ce rapport de l'inspection générale est aussi l'occasion d'un rapide panorama historique. "La généralisation des équipements des élèves a commencé avec le département des Landes en septembre 2001", suivi des Bouches-du-Rhône en 2003, puis de l’Ille-et-Vilaine, de l’Oise, de la Guadeloupe et de Languedoc-Roussillon.

Il est téléchargable ici.

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