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Rythmes scolaires : commencer, quitte à faire des erreurs la première année (V. Peillon)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 08 février 2013.

"Nous avons le temps d'agir (...) Nous allons commettre des erreurs (...) Nous n'aurons pas les meilleurs rythmes [dès la rentrée de 2013] (...) On fera des choses approximatives. On y reviendra (...) On améliorera ultérieurement." Vincent Peillon s'adressait ce vendredi 8 février à tous les inspecteurs de l'Education nationale et il a voulu les assurer de sa confiance. Le grand amphi d'AssasLe plus grand amphithéâtre d'Ile-de-France, à Assas (2 062 places), était plein, et les 1 400 responsables des circonscriptions du 1er degré étaient manifestement là, ainsi que les directeurs académiques et les recteurs. A en juger par les applaudissements qui ont salué le discours de leur ministre, plus nourris que ce qu'exigent la politesse et le respect dû à la hiérarchie, ceux-ci étaient conscients du caractère exceptionnel d'une telle rencontre, mais aussi rassurés. C'est d'ailleurs l'un des premiers mots employés par le ministre de l'Education nationale : "Nous devons rassurer" dans un contexte d'inquiétude, alors que l'institution scolaire connaît "une crise de confiance".

Vincent Peillon a insisté sur la singularité de l'Education nationale. il n'aime pas le terme de "management" : "nous avons notre vocabulaire (...) Nous devons retrouver cet esprit d'amitié et de compagnonnage" qui serait le propre des relations entre collègues. Et il souligne son caractère propre. "Nous ne nous sommes défaussés de rien." En dehors des 24 h hebdomadaires d'enseignement, ce n'est pas le service public de l'Education nationale", et rien n'est obligatoire. De plus, ce sont les DASEN, "donc vous", qui décideront "ce qui est acceptable" en termes de projet éducatif territorial.

Second thème de ce discours, "la souplesse". Le décret et la circulaire ne constituent pas "un corset", et il faut éviter le "c'est comme ça !". Le rôle des IEN est d' "accompagner" les communes et les enseignants. Mais le thème qui a été le plus souvent évoqué est celui du temps. "La pédagogie est un art de la durée." Le ministre évoque pour souligner leur caractère indicatif les échéances. Les PEDT (projet éducatifs territoriaux) n'ont pas à être prêts pour le 6 mars, date à laquelle les maires doivent "donner une indication" au Département, responsable des transports scolaires, sur leur intention de demander ou non le report à 2014 de la mise en oeuvre de la réforme. Ils pourront "revenir en arrière". Et si la réforme s'applique à la rentrée, "on a jusqu'à l'été pour préparer son projet". Lequel ne sera sans doute pas parfait, mais pourra être amendé les années suivantes, de même que le fonctionnement des ESPE ne sera pas idéal dès cette année. Mais il faut "commencer". Il reconnaît que cette réforme des rythmes "demande un effort", il faut "changer ses habitudes","se mettre autour de la table", et il faut que "les grands mouvements d'éducation populaire (il cite la Ligue et les Francas) soient là".

Vincent Peillon s'inquiète d'une logique du tout ou rien, mais il dénonce aussi "les faux semblants, les mensonges, les fausses informations" qui circulent, qui dressent les uns contre les autres, notamment les enseignants contre les animateurs. "A Paris, tout le monde dit du mal de tout le monde." Il considère de plus que le mouvement des "dindons", surtout lorsqu'il détourne les messages de la campagne lancée par le ministère pour le recrutement d'enseignants, constitue une atteinte à "l'image même de l'Ecole". 

Il adresse deux autres messages à ces fonctionnaires d'autorité, qui sont sur le terrain. Cette réforme des rythmes n'est qu'un élément de la refondation. Parmi les sujets à venir, il évoque les évaluations en CE1 et CM2, et l'allongement à 38 semaines de l'année scolaire. Il leur demande encore de mettre toujours en priorité l'intérêt des enfants. Ainsi, lorsqu'il y a une fermeture de classe, et "il y en aura", même avec les recrutements à venir, ils doivent "être capables de la justifier d'un point de vue pédagogique".

Les journalistes n'ont pas été invités à suivre les échanges avec la salle, après le discours du ministre qui ouvrait cette journée de travail des IEN.

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