Redéfinir l'accompagnement scolaire avec la suppression des devoirs à la maison (table ronde)
Paru dans Périscolaire le vendredi 08 février 2013.
"Accompagnement scolaire" siginfie-t-il "aide aux devoirs", alors que la circulaire de 1956 sur l'interdiction des devoirs à la maison est remise au goût du jour ? C'est l'une des questions posées lors de la table ronde sur l’accompagnement scolaire organisée mercredi 6 février par "Etude Plus", une fédération d’associations d’accompagnement scolaire qui regrette que l'accompagnement scolaire "bénéficie encore peu de la compréhension, de l'outillage et de la réflexion nécessaires". Elle déplore "un manque d'interaction entre les acteurs de l'accompagnement à la scolarité". Adem Kumcu, président de la Confédération des entrepreneurs turco-européens, a de plus conclu le colloque en estimant qu'il est "central... de mieux mettre en valeur la diversité culturelle propre à chacun" dans les activités d'accompagnement scolaire.
Jean-François Bourdon, responsable du bureau de l’éducation prioritaire au ministère de l'Education nationale, estime que "tous les enfants ont, en général, besoin d’un accompagnement scolaire" qui ne se limite pas aux savoirs disciplinaires, et il souhaite "un pilotage en cohérence" des divers dispositifs. Tous les intervenants estiment qu'il faut s’intéresser au "travail personnel" de l'élève et le convaincre, lui et ses parents, que "le rentable n’est pas le pur scolaire", qu'il passe par les apports culturels, et tout ce qui, selon la formule de Bruno Suchaut (Université de Bourgogne), fait "entrer l’enfant dans l’attention cognitive". Pour lui, la conjoncture nécessite "le pilotage cohérent des temps scolaire, périscolaire, extrascolaire". Jean-Michel Zakhartchouk (CRAP), ajoute que le travail local associatif est "intéressant" à condition qu'il y ait "complémentarité et non concurrence et à condition qu'il s'ouvre aux dimensions éducatives et culturelles".
Pour Séverine Kakpo (Paris-VIII), il existera bien d’autres biais que les devoirs à la maison après leur réinternalisation dans l’école, "pour établir un lien avec les parents", alors qu'ils matérialisent "les liens d'interdépendance qui existent aujourd'hui entre école et familles". Ses recherches ont démontré l'implication, et même le surinvestissement des mères de famille de milieu ouvrier dans la réussite scolaire de leurs enfants (Lire ToutEduc ici). Henri Vieille-Grosjean (ethnologue, Strasbourg), regrette que "les parents viennent [à l'école] quand ça va pas (…) On ne fête pas le succès !"
Le site d'Etude plus, ici.