Les "digital natives" ne sont pas plus habiles que les adultes (étude américaine)
Paru dans Périscolaire le mercredi 06 février 2013.
Et si les jeunes, souvent décrits comme des "digital natives" n'étaient pas beaucoup plus à l'aise avec les ordinateurs que leurs aînés, venus au monde avant la révolution numérique ? C'est la thèse que défend un cabinet américain spécialisé dans le conseil en développement informatique, après une enquête aux Etats-Unis et en Australie. Les adolescents sont certes connectés, mais les stéréotypes à leur sujet méritent d'être interrogés. Ce ne sont pas tous des technophiles qui surfent sur le net sans restriction. Ils n'aiment pas les sites trop chargés, et qui clignotent en tous sens. Ils passent beaucoup de temps à envoyer des SMS ou sur Facebook, mais quand ils allument leur ordinateur, c'est avec un projet en tête. Comme leurs aînés, ils attendent des sites qu'ils soient d'usage commode et qu'ils leur apportent des contenus qui répondent à leurs attentes, souvent liées à des travaux scolaires.
Comme les adultes, ils surfent aussi en fonctions de leurs loisirs, ou pour s'informer, ou pour discuter avec leurs amis, ou pour faire des achats (à moins qu'ils repèrent des objets que leurs parents achèteront pour eux). Leur habileté s'est accrue un peu plus vite sur les 8 dernières années que celle des adultes, mais c'est sans doute aussi que l'ergonomie des sites s'est améliorée... Ils ne sont pas infaillibles pour autant, ils vont plus vite que les adultes, mais ils sont moins précautionneux. Selon l'étude, ils échouent dans leurs recherches sur le net dans près de 30 % des cas, presque deux fois plus souvent que les adultes. Ils lisent moins bien, leurs stratégies sont moins efficaces, ils perdent patience. Si les sites commerciaux en ont conscience et se sont adaptés à ce public, ce n'est pas le cas des sites des institutions, des associations ou des établissements scolaires. Trop de contenus, trop de multimédia, des systèmes de navigation mal conçus, et surtout des polices de caractères trop petites, même pour des yeux que ne menace pas la presbytie !
L'étude, en anglais, donne des conseils pratiques à ceux qui s'adressent à un jeune public, ici.