Refondation de l'Ecole : la loi votée fin mai ? Des échos d'un débat entre Yves Durand et Benoist Apparu
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 29 janvier 2013.
La loi d'orientation pour la refondation de l'école "n'affiche pas ses ambitions". C'est le principal reproche que lui adresse Benoît Apparu, député UMP. Il débattait, ce 29 janvier, avec Yves Durand, député PS et futur rapporteur du projet de loi à l'Assemblée nationale, devant les journalistes spécialisés en éducation. Pour lui, avec ce texte "on met le petit doigt [dans l'engrenage] sans assumer la volonté de fusionner les écoles et les collèges pour créer une école du socle commun", ce à quoi il est favorable, même s'il reconnaît que son parti ne l'est pas. Il ajoute d'ailleurs que "la réflexion sur l'Education à Droite n'a jamais été suffisante". Il promet pourtant des amendements sur "les manques" de ce texte et "un contre-rapport annexé", mais admet "un consensus sur les objectifs".
Son homologue de Gauche a donné des indications sur le calendrier. Le texte de loi devrait passer en commissions aux environs du 20 février, et venir en séance plénière vers le 10 ou le 11 mars. Suivront les navettes avec le Sénat, puisque le texte ne sera pas voté en urgence. Le scrutin final pourrait intervenir à la fin mai, un calendrier que Benoist Apparu juge optimiste.
Yves Durand estime aussi que les ESPE, les futures écoles supérieures du professorat et de l'éducation devraient être ouvertes aux futurs cadres de l'éducation dans la territoriale, et donc les préparer aux concours de la filière culturelle. Son adversaire attend de voir les maquettes des formations pour juger, et pour comprendre leur architecture.
Evidemment interrogés sur les rythmes, les deux parlementaires disent leur accord sur le fond. Yves Durand estime, "à titre personnel", qu'il faut que cette réforme s'accompagne d'une réflexion sur le métier d'enseignant. Il y a, pense-t-il, "des gestes à faire" pour une meilleure reconnaissance du travail des professeurs des écoles, et "il faut le dire vite". Il estime à 1 200 €/an et par enseignant, le différentiel avec les enseignants du second degré, même si la comparaison est difficile, soit quelque 55 € par mois net. Il ajoute que cela semble "hors de portée budgétaire".
Le député du Nord est également partisan d'une autre évaluation des enseignants, qui ne serait "pas complètement connectée à leur carrière". Il indique que le nom du responsable du futur Haut conseil de l'évaluation devrait bientôt être connu. Enfin, il considère qu'il y a "un gros travail à faire" sur la hiérarchie intermédiaire, pour que le système scolaire soit effectivement piloté sur le terrain.