Rythmes scolaires : un débat frontal entre la mairie de Paris et les professeurs des écoles
Paru dans Scolaire, Périscolaire le samedi 26 janvier 2013.
Plus qu’un débat avec de supposés échanges, même contradictoires, entre les organisateurs et la salle, la réunion organisée le jeudi 24 janvier par la mairie de Paris sur les "rythmes scolaires" au Gymnase Jean-Jaurès, a pris le tour d’un véritable feu roulant d’interventions d’enseignants mais aussi de parents souhaitant manifestement être entendus avant tout autre considération.
Les édiles parisiens, avec à leurs côtés le recteur et la direction académique ont pu y annoncer la tenue de deux prochaines réunions en février du CDEN convoquées sur les "rythmes" ainsi que leur volonté de "ne pas faire la réforme à moyens constants" et de "recruter, former, préciser le statut d’animateur". Ils ont aussi la volonté dde "travailler finement". Mais la salle avait d'autres préoccupations, dont voici des échos :
"Il n'y a pas urgence pour les rythmes. Il y a deux scandales : celui des RASED alors que ce sont les plus à même [d'agir] pour les élèves en difficulté et celui de la loi pour les élèves atteints de handicap, on les accueille mal et c'est vraiment à pleurer. Il faut d’abord réparer l’Ecole avant de la refonder" (un professeur des écoles en fin de carrière);
"Pourquoi n’a-t-on pas consulté les conseils d’école ? Il ne faut pas croire la FCPE nationale, il y a une représentation de crise. Nous sommes pour le samedi matin." (une parente de la FCPE) ;
"Quelle offre proposez-vous ? Il n’y a rien près de la Goutte-d’Or [quartier parisien, ndlr]. Si les enfants doivent prendre 1h le métro, la pause méridienne peut être allongée, ils ne feront pas grand-chose non plus. N’est-on pas en train de confondre mode de garde et enseignement ?" (une mère de famille du 18è);
"Aucune formule n’est déterminante dans la réussite scolaire. On ne dit pas le pourquoi de la réforme. Nous voulons améliorer? il faut d’abord recruter massivement des RASED, changer les programmes de 2008… Les rythmes ça vient après. Nous sommes attachés à un périscolaire de qualité mais que ne l’avez-vous fait plus tôt, madame la maire ? [Anne Hidalgo, première adjointe, ndlr] : combien de recrutements avec quelle paie, quelle carrière avec quels locaux? Nous attendons des budgets concrets." (un directeur d’école);
"Pendant la pause nous déjeunons en une demi-heure, avec un droit statutaire de 2 h, pour retourner dans les classes préparer les séances d’après-midi ; nous irons où ? Nos documents préparés qu’en fera-t-on [si les activités périscolaires sont organisées dans la classe, ndlr] (Un professeur des écoles)
"Le mercredi ça fait 16 ans qu’il manque le midi des animateurs, de même pour l’animation des goûters. Vos bonnes intentions c’est du bla bla!" (un directeur d’école du 18è).
"Vous faites des projets mirobolants mais n'êtes pas capable déjà d’assurer l’existant."