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Doit-on encore réformer ? Congrès du SCNEEL (syndicat des chefs d’établissements de l’enseignement libre)

Paru dans Scolaire le vendredi 25 janvier 2013.

"Comment faire pour qu’un ministre de l’Education nationale trouve sa légitimité sans réformer ?" a interrogé une personne dans le public qui assistait, hier 24 janvier, au congrès du SNCEEL, le syndicat des chefs d’établissements de l’enseignement libre. Emmanuel Davidenkoff, le journaliste qui animait une table ronde lors du congrès intitulé "Doit-on encore enseigner ?", a préféré laisser en suspens la provocation.

Un autre a demandé aux intervenants si la priorité ne serait pas de rendre plus confortable la vie dans les établissements scolaires, en rappelant la taille des salles de classes, l’état des sanitaires et l’absence de bureaux pour les enseignants. Yves Durand, député et rapporteur de la future loi d’orientation et de programmation a répondu qu’il reconnaissait l’importance des conditions de travail des enseignants mais qu’il fallait d’abord remettre les comptes de l’Etat à flot pour pouvoir investir davantage. Il s’est par ailleurs fait huer en rappelant la création des 60 000 postes d’enseignants.

Doit-on réformer ?

Yves Reuter (université Lille-III) souligne qu’ "il faudrait, comme cela se fait dans d’autres pays, faire des expérimentations dans quelques établissements et former les personnels avant de mettre en place la réforme." Le chercheur regrette l’absence de diffusion des expérimentations qui "marchent" en France. Il donne l’exemple de l’école Freinet de Mons-en-Baroeuil, "qui a suscité l’intérêt des médias et des gouvernements étrangers bien plus que ceux de la France." Il existe d’ailleurs, selon lui, de nombreux rapports très intéressants dans les tiroirs du ministère de l’Education nationale auxquels on ne donne aucune suite. Il ajoute qu’ "il faudrait que les personnes qui travaillent dans les cabinets des ministres aillent passer une journée, une semaine, sans prévenir, pour observer les fonctionnements normaux des établissements, qui diffèrent des représentations qu’on en a."

La grève des enseignants s’est invitée dans le débat, lorsque Gérard Huysseune, secrétaire général du SNEC-CFTC, s’est exprimé. "Les enseignants ne sont pas systématiquement opposés aux réformes mais souhaitent y être associés. On pouvait d’ailleurs voir leur implication aux ateliers pendant la concertation. Ce qu’ils veulent, c’est du temps. Or, faire plus de classe signifie pour eux du travail en plus. En outre, ils sont confrontés à un environnement nouveau, avec des élèves informés par divers canaux, des réformes fréquentes et un aspect de plus en plus procédurier de la profession."

Les enseignants veulent du temps

Les réformes et les multiples dispositifs qu’elles mettent en place et qui se superposent sont chronophages. René Amigues (IUFM d’Aix-Marseille) l’a constaté dans ses enquêtes : le problème des enseignants, des chefs d’établissements et des inspecteurs c’est le manque de temps, dû aux prescriptions multiples et fréquentes, qui entrainent une intensification du travail et de la souffrance au travail. Les enseignants ont le sentiment de mal faire leur travail, d’être inefficaces. Or, "l’organisation ne réunit pas, elle divise. Ce qui rassemble c’est le travail réel." Et selon le chercheur, là où ça marche, c’est lorsque les établissement s’approprient les prescriptions et où les chefs d’établissement protègent leurs équipes contre les prescriptions.

Le site du SNCEEL ici

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