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Rythmes scolaires : A Lyon, on "étudie le dossier"

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 24 janvier 2013.

Lyon, correspondance

La métropole lyonnaise, entre deux fleuves, se situe aussi entre les positions des autres poids lourds urbains. Moins enthousiaste que le maire de Paris, qui souhaite un changement de rythme dès 2013. Moins tranchée que Jean Claude Gaudin, qui a décidé d’attendre 2014 à Marseille, jugeant la chose "impossible" dès la prochaine rentrée.

A Lyon, ville pilote de la semaine des quatre jours il y a vingt ans, Gérard Collomb, dit qu’il étudie le dossier. Avec un leitmotiv inspiré de la bonne sagesse lyonnaise : "Le problème n’est pas d’y aller, c’est d’y aller dans de bonnes conditions." Concrètement, ces conditions sont d’abord financières. Au point que son adjoint à l’Education, Yves Fournel, tout favorable à la réforme qu’il est, ne peut que lui emboiter le pas.

Celui-ci a largement œuvré pour une refonte des rythmes autour de l’enfant, y compris auprès du ministère de l’Education nationale. Sous sa casquette de président des villes éducatrices, il en a toujours affirmé la nécessité. En tant qu’adjoint à Lyon, il émet des réserves au nom de l’intérêt de la collectivité. "Le problème, ce n’est pas la première année. On couvrira. Mais le Ministère a sous-estimé le coût de la réforme pour les collectivités. Nous devons avoir des garanties pérennes."

D’après les calculs de la municipalité, compte tenu de l’aménagement des taux d’encadrement des élèves, les activités périscolaires coûteraient 5,45 millions d’euros en 2013, puis 7,635 millions en 2014 pour atteindre 8,36 millions les années suivantes. Or, aujourd’hui, la charge du secteur périscolaire est de 3,15 millions d’euros.

Lyon attend surtout la contribution de la Caisse d’allocations familiales. Là aussi, l’adjoint à l’éducation, ancien professeur de mathématiques, sort sa calculette : "La prestation de service ordinaire contribue à hauteur de 0,49 euro par heure et par enfant, soit 3 millions d’euros. La prestation enfance jeunesse serait de l’ordre de 900 000 euros." Tout compte fait, Yves Fournel évalue le surcoût à charge à environ 800 000 euros. Mais pour l’heure, pas de certitude. Seulement des promesses orales du ministère, qui ne sont pas confirmées, ni par écrit… ni par la direction de la CAF, a récemment précisé Gérard Collomb.

La Ville sait par ailleurs qu’elle aura du mal à recruter 1 300 personnes de plus pour travailler quelques heures par jour, même si l’adjoint compte sur le fort vivier étudiant de la ville. Difficile de négocier aussi un effort des agents communaux. Les personnels des cantines se sont mis en grève à plusieurs reprises. La situation d’aujourd’hui n’est pas des meilleures. Parmi les 500 enseignants rassemblés mercredi devant l’inspection académique pour contester la réforme, l’un d’eux grince. "On voit bien ce que ça donne déjà. Parfois, ce sont des femmes de ménage qui s’occupent des enfants à la cantine. Nous n’avons aucune garantie d’avoir du personnel qualifié."

De l’autre côté sur la balance, la Ville a un intérêt pratique (et économique) à étaler le temps du déjeuner. Depuis quelques années, elle a du mal à répondre à la hausse continue du nombre de ses demi-pensionnaires. Avec 55 % des 34 000 écoliers qui les fréquentent, les cantines sont souvent déjà au seuil limite de leur capacité. Une pause plus longue et davantage de personnel encadrant faciliteraient l’organisation de plusieurs services.

"Il y a aujourd’hui la conjonction de plusieurs intérêts, et surtout celui des enfants", insiste Yves Fournel. Lequel considère que la réforme proposée "n’est pas idéale" mais permet "de corriger les plus gros défauts". Il ajoute : "C’est la première fois qu’on inscrit les projets éducatifs locaux dans la loi, même si cela s’appelle projet éducatif de territoire. La réforme permet aussi que tous les acteurs parlent ensemble du projet éducatif. On avance sur une cohérence autour de l’enfant."

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