Apprentissage : mettre fin à la course aux chiffres (Localtis)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 21 janvier 2013.
Thierry Repentin devrait présenter un projet de loi pour l'apprentissage au mois de juin, rapporte le site Localtis. Le ministre délégué se donnerait un objectif chiffré, passer de 420 000 à 500 000 apprentis d'ici à 2015, mais surtout des objectifs qualitatifs, meilleur ciblage des contrats, évolution des aides et meilleur accompagnement des jeunes. Une réforme de la taxe d'apprentissage est également prévue. Le chef de l'Etat a d'ailleurs déclaré, lors de ses voeux "aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi", qu'il souhaite que la "formation professionnelle soit renforcée pour les jeunes sans qualification" et il considère qu'il faut "que le système soit plus efficace - plus efficace en termes d’orientation, de qualité des formations et de développement de l’apprentissage avec une rationalisation des financements et une réduction du nombre d’organismes collecteurs". Pour lui, "les fonds de l’apprentissage doivent aller dans des lieux où ce sont les apprentis qui sont formés et notamment ceux qui ont les plus basses qualifications".
François Hollande a ajouté que "ces évolutions s’appuieront sur une concertation qui associera aussi les collectivités locales et notamment les régions" qui "se verront confier de nouvelles responsabilités dans les lois de décentralisation sur ces sujets". Ces lois "devront clarifier les compétences" (l'intervention du chef de l'Etat ici).
Jean-Paul Denanot, président de la Région Limousin et de la commission formation de l'ARF indique à Localtis avoir eu plusieurs rencontres avec le ministre, notamment au sujet de l'objectif chiffré qui était auparavant de 800 000 pour 2015. "On est revenu à des objectifs plus raisonnables." Les Régions redoutent en effet "la course aux chiffres". Les conventions d'objectifs et de moyens, ou COM, qui fixent le nombre d'apprentis à atteindre pour chaque territoire, devraient disparaître. Il faut "faire en sorte que les exigences de chiffres n'aient plus droit de cité, et que la formation passe par la qualité et non par la quantité", ajoute Jean-Paul Denanot.
Toujours selon Localtis, pour développer l'alternance, le gouvernement compte aussi "cibler les secteurs où l'apprentissage est peu utilisé, comme le secteur de l'économie sociale et solidaire, les collectivités locales, la fonction publique et certaines branches professionnelles". Il souhaite faire évoluer les aides aux entreprises et développer l'accompagnement des jeunes vers l'apprentissage et les contrats professionnalisation qui pourraient s'inscrire dans les "contrats de génération".
Le site de Localtis, ici.