Système scolaire guadeloupéen : des divergences, mais un consensus sur les priorités d’action
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 21 janvier 2013.
Le système scolaire guadeloupéen laisse sortir chaque année un grand nombre de jeunes sans qualifications : en 2006 par exemple, 40% des demandeurs d'emploi n'avaient aucun diplôme. Cette situation, ainsi que le niveau élevé de certains autres indicateurs, comme le taux de redoublement, contribue à cristalliser les tensions entre les acteurs de l’école : élèves, parents, enseignants. C’est pour mieux saisir ces tensions et y répondre que le CCEE (Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement) a commandé une enquête à l’organisme Qualistat sur le système scolaire guadeloupéen.
Cette enquête, qui a permis d’interroger, par entretiens puis par questionnaire, tous les types d’acteurs concernés (bien que les échantillons soient inégaux), met en lumière les divergences entre eux sur des points cruciaux. On peut citer par exemple les fonctions primordiales de l‘école : selon les enseignants et les parents, il s’agit d’abord de transmettre les connaissances de base, alors que pour les élèves, le principal enjeu est d’assurer leur insertion professionnelle. L’idée d’une détérioration du système scolaire dans la dernière décennie semble, quant à elle, principalement portée par les enseignants, même si elle existe ailleurs. Les causes supposées de cette détérioration varient également selon la population interrogée : tandis que les élèves citent en premier lieu les sureffectifs des classes, les parents et les enseignants insistent sur le manque de motivation de ces derniers.
Consensus
En revanche, un consensus assez net semble émerger entre les différents acteurs à propos des actions à mener prioritairement pour faire évoluer le système scolaire. Ces priorités, qui dessinent en creux les principales faiblesses du système mais aussi une demande sociale plus large, sont formulées de la façon suivante : développer le suivi individualisé et diminuer les effectifs par classe, pour mieux prendre en compte la diversité des publics accueillis ; favoriser le travail d’équipe des enseignants et l’innovation pédagogique ; faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail, en adaptant davantage l’orientation des jeunes à leur projet professionnel, et les offres de formation aux offres d’emploi disponibles sur le marché.