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Faut-il un continuum "bac-3-bac+3 et qui doit piloter ? une table ronde du salon admission post-bac

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 14 janvier 2013.

Le lycée prépare-t-il suffisamment à la poursuite des études supérieures ? La spécialisation des baccalauréats est-elle compatible avec les évolutions de l'enseignement supérieur vers davantage de pluridisciplinarité ? Ces questions étaient posées dans le cadre du salon Admission Post-bac (organisé conjointement par l'AEF et l’Onisep) le 11 janvier.

Alain Boissinot, ancien recteur de Versailles, appelle à la création d'une culture mieux partagée entre le supérieur et le lycée et souhaite voir repenser le statut de l'agrégation qui définirait "un prof Bac-3-Bac+3" pour créer les conditions d'un continuum. Il donne en exemples des élèves des classes préparatoires qui suivent leurs cours à la fois au lycée et à l'université : cela "crée un cercle vertueux" entre les enseignants, "une culture commune". Mais Phillipe Tournier, secrétaire général du SNPDEN (syndicat UNSA des personnels de direction) ne voudrait pas que ce continuum se mette en place sur la base d'expérimentations car "rien n'est pire que les incertitudes". Blanche Schmitt-Lochmann, présidente de la société des agrégés demande d'ailleurs "de la stabilité avant tout", qu'on évalue ce qui marche et souhaite cependant qu'il y ait davantage de place faite aux agrégés dans les lycées "car ils sont dans toutes les disciplines et dans tous les types de formation".

Autre sujet évoqué, les enseignants. Pour Gérard Ferey, chimiste, médaille d'or du CNRS, c'est de leur qualité, et non de la technostructure, que dépend la réussite des élèves. Pour lui, "ils sont les mieux habilités à innover". Xavier Turion, adjoint au DGESCO (directeur de l'enseignement scolaire au ministère) considère que les ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation) vont devenir "le creuset où va se construire vraiment la culture commune" nécessaire au "bac-3-Bac+3". Ce sont les pratiques issues de ces ESPE qui assureront l'efficience des futures formations.

Sur la question de la carte des formations, François Bonneau (président de la commission éducation de l'ARF) estime que les Régions ne doivent pas revendiquer l'exclusivité. Aucune collectivité, nationale ou territoriale, ne peut dire que la réalisation de l'objectif "50% d’une classe d’âge au niveau de bac+3" passe exclusivement par elle. Une université non plus ne peut pas revendiquer le pilotage des formations sur un territoire. "Il faut inventer et quelles que soient les situations retenues, il faut que les acteurs soient en coordination" et travaillent en fonction de l'intérêt général.

Jean-Jacques Dijoux, directeur général de l’AGEFA-PME pense qu'en termes d'emplois, la projection à dix ans "est un outil qui fonctionne" et qu’elle doit tenir compte des vœux des étudiants ainsi que des attentes économiques. Pour lui, il faut dessiner des cartes de formation cohérentes sur des territoires définis et répondre ainsi aux besoins futurs de l'économie.

Mais pour Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du SNES-FSU, "26 politiques régionales ne font pas une politique nationale", et il faut "un cadre national pour prévoir toutes les mobilités possibles". Elle ajoute que l'enseignement secondaire ne doit pas être conçu comme une propédeutique du supérieur. Il aboutit à l’acquisition de connaissances universelles et d'un savoir humaniste. Elle évoque de plus la situation des élèves de l'académie de Créteil : 70 % d'entre eux n’obtiennent pas une place conforme à leur premier vœu, ce qui conduit à des décrochages. La convention Etat/Région ne dit pas qui a le dernier mot en cas de désaccord et la loi à venir devra régler cette question. "Le statu quo serait gênant" si l'Etat et la Région ont des conceptions divergentes en termes de d'objectifs ou de trajectoires.

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