Formation des enseignants : la FSU fait part de ses attentes, le GRFDE propose un dispositif
Paru dans Scolaire le vendredi 11 janvier 2013.
La FSU et ses syndicats considèrent que les "tensions" sur le dossier de la formation des enseignants sont, pour partie, imputables à la méthode de travail du gouvernement : "transmission tardive des textes, invitation de quelques syndicats à une audience mais pas de tous, cloisonnement [entre les ministères] (...), diffusion partielle des textes". Ils font plusieurs "propositions" dont voici l'essentiel. Les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) doivent être des composantes universitaires "garantissant un lien fort avec la recherche". Des pré-recrutements et "d'autres aides" doivent être mis en place. Ils demandent aussi "une carte nationale des formations" pour une "implantation équilibrée" sur le territoire. "L’entrée dans le métier doit être progressive, avec des compléments de formation durant les deux premières années de titulaire" tandis que "la formation continue doit être développée, sous des formes variées". Les diverses instances des ESPE doivent comporter "au moins 50%" d'élus et le nombre des personnalités extérieures limité. "Le président et le directeur de l’ESPE doivent être élus". Des "budgets fléchés" garantiraient "les moyens nécessaires au bon fonctionnement des ESPE".
De son côté, le "groupe recontruire la formation des enseignants" (GRFDE) a produit et présenté un dispositif de formation des enseignants, moins coûteux que celui retenu par le gouvernement, et plus efficace selon le collectif. Il propose de recruter les enseignants en fin de L3 sur un concours qui ouvrirait sur deux années de master rémunérées suivies d'une année rémunérée en tant que fonctionnaire stagiaire.
Le coût total de ce dispositif (formation+rémunération+année post-master) représente 7 096 000 euros, soit 2 millions d'euros (voir plus) de moins que les autres scénarios (recrutement en M1 ou M2)
L'une des raisons de ce coût plus faible est qu'en recrutant en L3 pour 100 postes, il n'y aura que 100 étudiants en M1 au lieu de 400 environ si le recrutement a lieu en M1. Autre levier d'économies, le GRFDE propose le recrutement en L3 avec allocation d'études sous statut d'élèves-professeurs pendant les deux années de master. Ce qui reviendra moins cher que la remunération des stages et des futurs enseignants à laquelle s'ajoutent les charges sociales.
Télécharger la proposition du GRFDE sur son site ici
Parmi les membres du GRFDE figurent Roland Goigoux (IUFM d'Auvergne), Françoise Lantheaume (Lyon-II), Philippe Meirieu (Lyon-II), Jean-Yves Rochex (Paris-VIII), Isabelle Vinatier (Université de Nantes), Philippe Watrelot (CRAP-Cahiers Pédagogiques)