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TIMSS : la corrélation entre les résultats des élèves et leurs conditions de travail n'est pas évidente

Paru dans Scolaire le mardi 18 décembre 2012.

Les enfants singapouriens, coréens, de Hong-Kong, chinois (de Taipei) et japonais sont les meilleurs en maths. C'est l'un des enseignements de TIMSS, l'équivalent pour les mathématiques de PIRLS pour la lecture. Les résultats 2011 viennent d'être publiés. A noter que la France n'y a pas participé, les ressources de la DEPP (le service statistique de l'Education nationale) étant à l'époque "déjà engagées dans de nombreuses enquêtes internationales", selon le ministère qui "réfléchit aujourd'hui à l'opportunité de participer à l'un ou plusieurs des niveaux de TIMSS 2015".

L'étude menée, comme pour PIRLS, par le Boston college, porte sur les enfants de 10 ans (niveau CM1) et de 14 ans (4ème-3ème). Elle ne montre pas de différences entre les deux niveaux pour les meilleurs, mais alors que la Russie est classée 6ème pour les enfants de 14 ans, elle est 10ème pour les plus petits. La comparaison est rendue délicate par le fait que tous les pays n'ont pas participé aux deux niveaux. Pour ne prendre que les élèves du collège, viennent après les jeunes russes les Israéliens, les Finlandais, les Américains et les Anglais. Dans la plupart des pays, la différence entre les filles et les garçons n'est pas significative, elle est le plus souvent à l'avantage des garçons, mais elle est nettement à l'avantage des filles au Qatar, en Thaïlande, et surtout au Koweït et à Oman. Dans les pays les mieux classés, pratiquement aucun élève n'a moins de 400 points, qui sanctionnent des compétences de base, soit, pour les enfants de 10 ans, additionner ou soustraire des nombres entiers, ou reconnaître des formes géométriques usuelles... alors que près de trois sur quatre des jeunes Marocains de 10 ans ne les ont pas acquises. 

Ce sont les enfants d'Europe centrale, de Russie et d'Irlande qui ont, dès le plus jeune âge, le plus d'activités mathématiques avec leurs parents (comptines, jeux de construction, jeux de cartes...), et les enseignants polonais et américains qui ont le moins de problèmes en classe (bâtiments dégradés, effectifs ou emplois du temps trop lourds, absence de matériel pédagogique et de soutien...). Viennent ensuite deux pays du golfe Persique. Si ce critère n'est pas corrélé aux résultats en haut du tableau, il ne l'est pas davantage en bas. Au Botswana, les conditions de travail sont déplorables et les résultats aussi, mais en Corée, les enseignants se plaignent de leur environnement, ce qui n'empêche pas leurs élèves d'avoir un excellent niveau. La difficulté à trouver des professeurs remplaçants ne semble pas non plus être un critère discriminant, pas plus que la taille de la bibliothèque de l'école, ou le nombre d'ordinateurs disponibles par enfant, élevé en Angleterre (99 % des élèves ont au moins un ordinateur pour deux) mais faible en Chine (Taipei), où les 3/4 des élèves partagent un ordinateur avec au moins 5 de leurs camarades. Le fait de se sentir en sécurité dans l'école ne semble pas influer non plus, puisque les trois pays en tête du classement sont l'Irlande du Nord, la Géorgie et l'Azerbaïdjan (Géorgie, Qatar et Emirats arabes unis pour le niveau collège, l'Arménie, la Suède et la Géorgie en termes de harcèlement) ! Les enseignants les plus qualifiés se trouvent en République Tchèque, en Pologne et en Slovaquie (pour les 10 ans), en Russie et en Arménie (pour les 14 ans). Alors que le Maroc a de mauvais résultats, c'est le pays où le pourcentage d'adolescents qui déclarent aimer les mathématiques est le plus fort (48 %, suivi de l'Arménie), alors que 56 % des jeunes Coréens et 57 % des jeunes Finlandais ne les aiment pas. Ce sont les petits Portugais et les jeunes Chiliens qui font le plus d'heures de maths dans l'année. C'est en Slovénie que les enseignants du primaire travaillent le plus en équipe, loin devant leurs homologues coréens et surtout singapouriens...

Pour les rédacteurs du rapport, qui ne regardent pas seulement le score moyen de chaque pays, un entraînement à jouer avec les nombres dans la petite enfance et l'enseignement pré-élémentaire sont déterminants dans la réussite à venir des élèves, de même que le capital culturel des parents, mesuré par exemple à l'aune du nombre de livres dans la bibliothèque familiale. Autre facteur de succès, l'accent mis par l'école sur la réussite scolaire...

Le rapport (520 p., en anglais) est téléchargeable sur le site de TIMSS (Trends in international mathematics and science study) ici

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