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Décrochage : prévenir dès l'école primaire (Dossier de l'IFE)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 14 décembre 2012.

Si le décrochage "s'entend comme la sortie prématurée du système scolaire", et concerne des élèves du lycée ou du collège, les signes de "rupture de la relation pédagogique" apparaissent bien avant, montre le dossier de l'IFE (institut français de l'Education) sur les élèves "à risque (de décrochage)". Le "cheminement vers l'abandon a commencé pendant l'enfance, dans la famille ou à l'école". Mais peut-on déceler "des signes précurseurs" du décrochage à l'école primaire, demande Annie Feyfant qui passe en revue la littérature scientifique sur le sujet. 

On sait que "le décrocheur a souvent connu des accumulations de difficultés scolaires précoces", mais qu' "il peut s'agir d'un jeune sans aucune difficulté cognitive", voire d'un ancien bon élève. C'est souvent le passage au collège, "à un établissement plus vaste, dans un milieu de vie éclaté, avec plusieurs enseignants" qui sert "de révélateur des difficultés antérieures". Parmi les facteurs prédictifs sur lesquels convergent les études "aux Etats-Unis, en Australie, en France, en Belgique, en Angleterre, etc.", figurent "être un garçon", "appartenir à une famille désunie ou reconstituée", "avoir des parents ayant été peu scolarisés (...)", "être en échec et avoir un retard scolaire", "avoir souvent déménagé", "avoir peu de support familial pour les devoirs", "être scolarisé en classes spéciales". S'y ajoute en France : "avoir redoublé".

L'auteure liste aussi les "signaux précurseurs", parmi lesquels elle cite "le refus du statut d'écolier hors de l'école", pour un enfant qui par exemple "n'arrive pas à organiser ses loisirs" et "fait parler de lui dans le quartier". Elle attire aussi l'attention sur "les changements de comportement", les passages fréquents à l'infirmerie, les phobies scolaires... "Certains enfants développent un sentiment d'incompétence" sans rapport avec leurs aptitudes scolaires, et qui ne touche "ni plus ni moins les enfants à haut potentiel". A l'inverse, "la reconnaissance par les pairs est un moteur puissant pour l'engagement dans les apprentissages", tout comme "la reconnaissance par les enseignants des progrès effectués".

Alors qu'en France, l'utilisation de l'expression "élève à risque" a suscité de vives polémiques, au Québec, plusieurs documents dressent des "portraits-robots" de cet élève, et des "questionnaires de dépistage" dès la maternelle (grande section). Un chercheur propose un "guide de prévention". En Finlande, il est clairement établi que "les élèves s'engagent d'autant mieux dans la tâche que l'enseignant les accompagne et les stimule"... Le dossier refuse de "psychologiser la potentialité de décrochage", mais l'auteure considère que "les signes prédictifs du décrochage ne sont pas infaillibles, heureusement", mais qu' "il serait dommageable de ne pas assurer une vigilance accrue (...) sous prétexte d'un risque de stigmatisation". Elle ajoute qu'il conviendrait "de dégager pour les enseignants, futurs enseignants, éducateurs et les familles des points de vigilance et un minimum d'outils pour l'accompagnement des enfants et des élèves dans leurs apprentissages".

Le dossier 80 daté de décembre 2012, titré "Enseignement primaire : les élèves à risque (de décrochage)" est téléchargeable sur le site de l'IFE, ici.

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