La Cour des comptes voudrait que les conseillers d'orientation soient plus psychologues
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 14 décembre 2012.
"La ligne, c’est le socle. Avant, pas d’orientation possible" : La Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a entendu, mercredi 12 décembre le rapport "relatif à l’orientation en fin de 3e" présenté par Patrick Lefas, président de la 3e chambre de la Cour des Comptes. Initialement commandé par la commission des finances, celle-ci occupée par la prolongation des débats sur la loi de finances l’a transmis finalement aux affaires culturelles, le juge estimant qu’ "ainsi, le rapport s’intègre dans le cycle des tables rondes dans le cadre du projet de loi de la Refondation […] la rénovation de l’insertion professionnelle constituant un des 5 axes du projet de loi".
Pour le magistrat de la rue Cambon, il n’est pas vrai qu’actuellement, l’orientation n’intervienne qu’à la fin de la scolarité obligatoire. Bien souvent à 14 ans, l’orientation est "vécue comme une sanction" et la voie générale "perçue comme la meilleure parce qu’elle permet de retarder le plus le choix de l’orientation".
Il paraît essentiel à P. Lefas de concevoir l'orientation comme "la constitution d’un parcours". Pour lui, la décision finale doit revenir aux parents, et les conseillers d'orientation "devraient être plus focalisés" sur leur domaine de qualification, la psychologie. Pour éviter d' "enfermer l’élève dans des choix irréversibles", la spécialisation ne doit intervenir qu’en première ou terminale quelle que soit la voie choisie en fin de troisième. Il préconise donc de réduire le nombre de spécialisations au baccalauréat. Enfin, l’orientation doit être en cohérence avec les "objectifs généraux du système éducatif parmi lesquels 50 % au niveau Licence". Il faut donc augmenter les orientations vers la voie générale et technologique.
La Cour des comptes préconise de donner la faculté aux établissements de "moduler les programmes selon les résultats" et d' "évaluer les performances du collège au regard des résultats des élèves". La mixité sociale doit être promue et à cette fin, le magistrat cite l’exemple d’un collège du 11e arrondissement de Paris où les "meilleurs aident les élèves les plus en difficultés par petits groupes de quatre", assurant que ce modèle "japonais" avait fait ses preuves pour les meilleurs comme pour les élèves les plus en difficultés. Il est de plus "essentiel que les enseignants se sentent impliqués et formés à l’orientation".
L’audition de M. Patrick Lefas par la commission des affaires culturelles et de l’éducation est visible en vidéo sur le site de l’Assemblée nationale (ici).