Laïcité :
Paru dans Scolaire le mardi 11 décembre 2012.
"Pour qu'un enfant sache quelque chose, il faut le lui avoir enseigné", et c'est valable pour la morale laïque, dont il faut assumer qu'elle s'enseigne, déclare Vincent Peillon, ce 11 décembre. Le ministre de l'Education nationale était invité par le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, qui organisait "les 3èmes rencontres de la laïcité". Pourquoi faut-il ne pas mentir ? Pourquoi faut-il ne pas exciser les petites filles ? Avec ces deux exemples, il montre la nécessité d'en faire, dans le second degré, une discipline, avec "un horaire d'enseignement dédié" et une évaluation. Il ne pense pas que cet enseignement doive incomber nécessairement au professeur d'histoire-géographie, ni même à un enseignant d'une discipline littéraire. Dans le premier degré, pour le professeur des écoles qui enseigne toutes les disciplines, la question ne se pose pas dans les mêmes termes.
Vincent Peillon ajoute que les professeurs doivent être formés à cet enseignement dans les ESPE, et qu'il refuse, actuellement, des maquettes en vue de leur habilitation, si elles ne comportent pas un module spécifique.
Jean-Michel Ducomte, président de la Ligue de l'enseignement et auteur de "Laïcité, laïcité(s) ?" (Privat) s'inquiète de "la substance" de cet enseignement, alors que "les temps ont changé". Il faudrait éviter une logique "trop conformée", qui s'enferme dans les raisonnements du début du siècle dernier. Mais il a été rassuré de la réponse "subtile" du ministre, qui a évoqué une morale respectueuse de la diversité des opinions et des appartenances.
Interrogé par Jean Glavany sur les communes qui avaient une école privée, mais pas d'école publique, le ministre de l'Education nationale a parlé d' "un combat" et d'un problème dont il espère qu'il sera "réglé" dans les cinq ans. Sur l'abolition de la "loi Carle" qui oblige une commune à financer la scolarisation d'enfants dans une école privée d'une autre commune, il a répondu que le sujet était "complexe" et qu'il convenait d'être "extrêmement prudent".
Le site du groupe socialistes, ici.