Education artistique et culturelle : les pièges à éviter (CRAP-Cahiers pédagogiques)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 10 décembre 2012.
Les dispositifs du type "classes à PAC" (projet artistique et culturel) ne doivent "en aucun cas, être un substitut à l’action ordinaire en classe". Sollicité dans le cadre de la consultation nationale sur l’éducation artistique et culturelle, le CRAP -Cahiers pédagogiques publie une note dans laquelle il détaille ce que doit être cette éducation, mais aussi et surtout quels pièges elle doit éviter.
Sa réflexion part d'un constat, "les domaines artistiques et culturels sont de réels marqueurs d’inégalités [sociales]", et aussi d'inégalités dues au fonctionnement de l'Ecole. Il explique : "lorsque les activités de cette sorte sont réservées aux bons élèves, ou à des groupes choisis, ou encore rendues optionnelles", elles sont, de fait, destinées à des élèves qui ont déjà un certain tropisme. C'est pourquoi il considère qu'il faudrait encourager le travail pendant les heures obligatoires en classe "plutôt que les ateliers de volontaires", mais sans "scolariser la culture". Il faudrait au contraire "élargir la notion de 'scolaire' en l’ouvrant à ce que la culture peut apporter."
Il ne faudrait pas non plus opposer "transmission et création", et prendre le risque de "s’enfermer dans une conception 'religieuse' de la culture". Il faudrait au contraire "s’appuyer sur la diversité culturelle" et "englober dans [le culturel] le scientifique et le technique."
S'il considère comme "satisfaisant" le dispositif mis en oeuvre pour l’histoire des arts, il ajoute qu'il faudrait l'étendre à "d’autres travaux et évaluations de ce type dans d’autres domaines, scientifiques, techniques" et "valoriser les pratiques culturelles extérieures". Pour cela, dans les dossiers qu'ils sont amenés à soutenir, les élèves pourraient présenter leurs travaux, l'interdisciplinarité serait encouragée, et les TPE croiseraient sciences et humanités.
Le "livret de compétences expérimental" (sous un autre nom de préférence) permettrait aux élèves de "capitaliser les compétences acquises hors école". Quant aux enseignants, ils seraient formés au montage de projets, à l’animation d’activités artistiques ou culturelles, et aux partenariats. "On peut imaginer une liste nationale de lieux, pratiques, personnes ressources administratives et [des] intervenants, et la création d’un fichier d’expériences pour mutualiser ce qui se fait sur le territoire et localement".
Le CRAP-Cahiers pédagogiques donne en exemple le "contrat culturel départemental" monté à Creil, et s'inquiète des droits de diffusion des oeuvres. Il imagine un "statut de « diffusion pédagogique".
Le texte intégral de la note, ici.