L'exclusion scolaire, une de formes de l'exclusion sociale (G. Fotinos, SOS amitié)
Paru dans Scolaire le jeudi 29 novembre 2012.
L'exclusion scolaire est un des visages de l'exclusion, avec l'exclusion bancaire, la privation de liberté, et parfois la mise à la retraite. Tous ont été évoqués lors de la journée organisée sur ce thème par S.O.S Amitié le 13 novembre 2012. Georges Fotinos, qui est intervenu à cette occasion estime que "l’exclusion des élèves au sens large du terme est un mode de régulation ordinaire du fonctionnement de l’école". Administrateur d’UNICEF France, il y reprend une extrapolation des résultats de PISA réalisée par l'association qui place la France à la 23ème place sur 24 pays classés pour les inégalités en combinant les 3 indicateurs de l'OCDE (lecture,mathématiques et sciences), et en normalisant les scores des indicateurs d'inégalités éducatives. Il constate de plus que les élèves "défavorisés" courent trois fois plus de risques de passer devant un conseil de discipline et d'être exclus définitivement que leurs camarades favorisés, que 70 % des élèves scolarisés en SEGPA (enseignement adapté) sont enfants d'ouvriers ou de chômeurs... Au total, l’école ne transmet pas "un ensemble de comportements, de jugements qui caractérisent une culture nationale" ni ne prépare à une insertion professionnelle. "Les fonctions sociales de l’école, celle d’unification et celle de différenciation, sont battues en brèche."
Georges Fotinos rappelle que "notre école est particulièrement anxiogène pour tous ses acteurs", élèves comme enseignants, que "notre organisation scolaire est très axée sur l’enseignement disciplinaire et le travail individuel des enseignants et des élèves" et il ajoute que les établissements devraient revoir leurs politiques d’admission, de manière "à éviter la concentration d’élèves défavorisés". Ils devraient "se fonder sur des groupes de compétences, sans tenir compte de l’origine socioéconomique".
Rien n'est joué. "L’Allemagne et le Portugal ont réussi à inverser en moins de 10 ans [la] courbe de l’échec scolaire". L'allemagne a gagné aux tests PISA 10 points en mathématiques et en lecture, le Portugal a progressé de 27 points en mathématiques.
Le propos de G. Fotinos est téléchargeable sur le site de SOS amitié Ile-de-France, ici.