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Les pays de l'UE devraient mener des actions plus structurées pour favoriser l'acquisition des "compétences clés" (Eurydice)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 26 novembre 2012.

"Environ un tiers des pays Européens n'ont pas mis en place de plan national pour l'acquisition des apprentissages fondamentaux (langue maternelle, mathématiques et sciences"), tandis que la moitié des Etats de l'UE ne mènent pas de stratégie globale pour développer l'apprentissage des langues étrangères". Dans son dernier rapport, le réseau Eurydice analyse les défis que les pays de l'UE doivent relever pour que leurs élèves acquièrent les "compétences clés" définies par le Cadre Européen de référence. Réduire le taux d'échec dans les apprentissages fondamentaux (langue maternelle, mathématiques, sciences) est essentiel si l'UE veut "respecter ses engagements, contribuer à la croissance économique et rester compétitive devant l'évolution des compétences valorisées". 

Définir des plans d'action nationaux

Même si "presque tous les pays ont développé des actions centralisées, ou menées à l'échelle nationale, pour promouvoir certaines compétences clé", seule "une minorité" de pays européens se sont fixé des objectifs chiffrés pour réduire le nombre d'élèves qui ne maîtrisent pas les apprentissages fondamentaux. Eurydice recommande de mener une approche plus "stratégique" et "globale" pour développer les "compétences des élèves". "Un plan d'action définissant précisément les objectifs à atteindre, les politiques à mener et un calendrier à respecter" permettrait de lancer "un effort collectif" et de mettre en place un certain nombre de réformes essentielles, "au niveau du parcours des élèves, de la formation initiale et continue des enseignants ou encore des programmes d'aide aux élèves en difficulté".

Dans ce cadre, il faudrait mieux prendre en compte les travaux de recherche et les évaluations de dispositifs expérimentaux ou de méthodes d'apprentissages en direction des élèves en difficulté. Les pays européens devraient ainsi mener "des travaux d'observation et d'évaluation des pratiques pédagogiques de manière plus systématique et structurée" . 

L'évaluation des compétences reste fondamentale  

Pour aider les élèves en difficulté, Eurydice souligne l'importance des activités périscolaires. L'amélioration de leurs résultats passe par une "aide individualisée" qui prendrait en compte les activités "dans et en-dehors de l'école". Les enseignants doivent bénéficier d'une formation initiale et continue qui leur apprenne à intégrer les centres d'intérêts de l'élève et leur permette de déterminer la méthode d'apprentissage la plus adaptée à chaque élève.

Quelle que soit la méthode employée et la matière enseignée, l'évaluation joue un rôle fondamental dans l'acquisition de compétences par les élèves, selon Eurydice. Or certains domaines ne font pas suffisamment l'objet d'évaluations standardisées. "En Europe, les examens nationaux concernent principalement les apprentissages fondamentaux, comme l'enseignement de la langue du pays ou les mathématiques, et beaucoup moins les matières scientifiques ou les langues étrangères", regrette le réseau d'informations.

Les pays européens devraient aussi mieux évaluer les compétences transversales, acquises dans le cadre scolaire et renforcées en-dehors. Pour Eurydice, "l'évolution la plus notable de ces dernières années a été le développement d'examens nationaux évaluant les compétences civiques et sociales des élèves". En revanche, Eurydice regrette que "l'éducation à l'entrepreunariat" ne se développe véritablement qu'à partir du second degré dans près d'un tiers des pays européens.

Comment enseigner les compétences transversales?  

La France est l'un des trois seuls pays Européens à ne pas mener d'initiative nationale ou à grande échelle pour valoriser ce domaine. Elle n'a pas non plus lancé de dispositif pour développer l'acquisition de "compétences sociales ou civiques" des élèves, selon les données présentées par Eurydice.

Plus généralement, les compétences transversales ne sont pas suffisamment enseignées.  Bien que la plupart des pays Européens plaident pour leur intégration dans les disciplines existantes, leur pratique reste relativement faible, note Eurydice. "De récentes études internationales montrent par exemple que les 'compétences numériques' des élèves sont peu mobilisées dans l'apprentissage des mathématiques, des sciences et des langues, même lorsque les écoles sont équipées en ordinateurs". Afin de progresser dans ce domaine, il faudrait mieux former les enseignants et "clairifier les compétences à acquérir à chaque niveau et dans chaque parcours scolaire".

 Renforcer l'attractivité des domaines "rentables"

Eurydice s'inquiète aussi de l'intérêt que les élèves accordent aux sciences et aux technologies, des domaines "vitaux pour la compétitivité de nos économies". "Depuis 2001, le nombre de diplômés dans les domaines scientifiques et technologiques a diminué dans la plupart des pays de l'UE" , déplore le réseau. Le pourcentage de diplômés en sciences et technologie est passé de 24,4 % de l'ensemble des diplômes à 21,4 % entre 2001 et 2010. Cette évolution serait corrélée à une baisse du niveau des élèves "en mathématiques, sciences et technologies". Le niveau des élèves dépendant de leur "motivation et de leur confiance en eux", il faudrait "renforcer l'attractivité de ces domaines et encourager les élèves à exercer un métier dans ces secteurs".

Eurydice propose plusieurs pistes pour atteindre cet objectif. Pour augmenter la motivation des élèves, il faudrait "développer des supports pédagogiques" adaptés et "mettre en place des partenariats avec des insituts scientifique" pour permettre aux élèves de rencontrer des professionnels susceptibles de leur "servir de modèle". Les pays de l'UE devraient aussi mener des "campagnes d'information" et prendre des "mesures incitatitves" pour encourager les élèves à exercer un métier "dans les métiers scientifiques, technologiques et autres filières 'genrées'".

 

En France, une étude de l’ONISEP a montré que les métiers scientifiques et technologiques sont mal conus des élèves, mais intéressent autant les filles que les garçons (voir ToutEduc[#6496]).

 

La moitié des pays de l'UE ont déjà mené des campagnes pour valoriser ces secteurs, note Eurydice. Pour autant, il existe très peu de dispositifs "scolaires" susceptibles de rendre plus attractif l'apprentissage des mathémtatiques et des sciences à tous les niveaux ("du primaire au lycée"). De plus, la plupart des initiatives de ce type ne s'adresseraient qu'à une minorité d'élèves ayant déjà bons résultats.

L'ensemble du rapport Eurydice est disponible ici

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